Bon, la dernière fois, je terminais en disant que nous n'allions pas tarder à quitter Chiloé, mais finalement nous nous sommes un peu éternisés... Nous attendions un courrier parti de France le 28 février. Comme le précédent avait mis moins de deux semaines, nous pensions que ce serait rapide. Tu parles...
En attendant, nous nous sommes occupés en bricolant un peu. Rémi a beaucoup servi de chauffeur au Padre qui a une fâcheuse tendance à s'endormir au volant. Il a aussi refait une partie du porche de l'église, dont le bois était bien pourri. De mon côté, j'ai saisi sur l'ordinateur une partie des actes de baptême qui avaient échappé aux flammes lors de l'incendie du presbytère. Pas beaucoup en fait : le programme de l'évêché n'accepte pas les dates incomplètes. Soit un acte sur deux environ !
Nous avons aussi un peu bricolé pour nous : nouvelle couche de peinture pour le plancher du fourgon déjà bien marqué, deux couches pour les nouveaux équipets qui étaient restés en bois brut, vidange du moteur, lavage de toutes les housses de coussin...
En ce qui concerne l'ordinateur et la Game Boy volés, peu de nouvelles. Une petite enquête personnelle nous a permis de retrouver un numéro de téléphone où Alberto avait appelé depuis la paroisse. Il s'agissait de sa soeur, dont nous avons pu retrouver le nom complet (et donc celui d'Alberto) après quelques heures passées à fouiller l'annuaire. Il s'avèrerait que notre homme aurait un casier déjà chargé : trafic de drogue et proxénétisme. En tout cas, ce serait étonnant que l'enquête policière aille plus loin (ah bon, elle avait commencé ?). Nous allons donc être quittes pour racheter un ordinateur portable et un jeu pour Samuel...
Du côté de Rémi, les nouvelles sont meilleures. Il a rencontré un kiné à Ancud (un peu plus sérieux que la spécialiste de Puerto Montt !) qui lui a concocté un petit programme de rééducation. Les muscles de ses cuisses seraient apparemment un peu faibles... Il ne se sépare donc plus de ses petits sacs remplis de sable.
Sinon, le Père André a fini par s'améliorer. Il faut dire que nous l'avons remis en place quelques fois ! Cela dit, il nous a quand même présenté des excuses "si quelquefois il était allé trop loin".
Et puis, comme rien n'arrivait, nous nous sommes fixé une date limite pour partir. Ce serait le 26 mars. Ce matin-là, nous nous sommes donc tous preparés. Le Padre aussi puisqu'il allait dire une messe au campo (dans une communauté, à la campagne) vers 11 h. Juste avant, il est passé à la poste... et il en est revenu avec notre lettre ! Le timing était donc parfait...
La veille, il était tombé des trombes d'eau pendant toute la journée, mais ce matin-là, le soleil brillait de nouveau et nous avons pu profiter pleinement de la traversée en ferry vers le continent. De là, nous avons filé sur Puerto Montt pour faire quelques courses, puis Osorno et la frontière vers l'Argentine, où nous sommes donc de retour depuis jeudi.
Après une première nuit dans le parc national Nahuel Huapi, au bord d'une petite rivière, au creux des montagnes, nous avons rejoint San Martin de los Andes. Une vraie station de montagne de chez nous, pleine de magasins de souvenirs qui ne dépareilleraient pas à Méribel ! Pas désagréable, mais un peu incongru...
Autour de San Martin, il y a beaucoup de végétation. La ville est au bord d'un lac et ceux qui connaissent Annecy auront une idée de l'ambiance, même si San Martin est plus petite. Depuis, nous avons rejoint la célèbre Route 40 et ses parages semi-désertiques. Personnellement, j'adore ! Cette nuit, nous avons dormi au milieu de nulle part, sur un petit plateau de pierraille et de buissons épineux, habité uniquement par les chèvres et les moutons. Pas de vent comme en Patagonie, mais des températures un peu fraîches : 10° ce matin dans le VW. On apprécie un peu de chauffage !
Maintenant, nous sommes à Zapala, une ville un peu glauque qui manque manifestement cruellement d'entretien. La connexion du cybercafé s'est arrêtée. Je profite donc de l'opportunité qui m'est donnée d'utiliser gratuitement l'ordinateur. Officiellement, j'attends le retour de la connexion pour envoyer les messages déjà préparés...
Ensuite, Rémi va faire un tour chez VW (demain, car aujourd'hui est férié) pour se faire prêter des outils et faire faire un contrôle de l'injection du fourgon. Quand ce sera fait, nous reprendrons la route vers le nord. Direction, pour l'instant, Mendoza. Puis Santiago del Estero (où nous devrions retrouver les Soeurs connues à Chiloé il y a neuf ans), Tucuman, Salta, Jujuy...
Voilà le programme pour les semaines à venir. Maintenant, c'est au tour de Samuel d'avoir une baisse de moral. Le contrecoup de la perte de sa Game Boy, sans doute... Nous sommes déjà partis depuis six mois et pour les enfants c'est long !
Allez, de grosses bises à tous et à la prochaine

Rémi - Flo - Samuel - Elisa