Une famille autour du monde
 

VOYAGES AU LONG COURS

 Amérique du Sud 2002-2004
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Fenêtre sur les Andes (Argentine)

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Le 28 avril 2003, de Mendoza (Argentine)
 

Bonjour tout le monde

LA CARTE

Nous vous avions quittés à Zapala, quelque part dans l'ouest argentin, sur la fameuse Route 40. Eh bien, nous ne l'avons guère quittée, cette route, jusqu'à Mendoza. Et nous ne le regrettons certainement pas !
Campement Plusieurs jours de suite, nous avons ainsi bivouaqué au milieu de nulle part, dans des paysages désertiques d'une beauté exceptionnelle. Peu de villages, peu de circulation. Et mis à part des troupeaux de chèvres, nous n'avons pas vu beaucoup d'êtres vivants.
Pour fêter nos six mois de voyage, au bord du Río Neuquen, nous nous sommes offert une boîte de crème Mont Blanc à la pistache (merci Bruno et Nadine !). Le lit du Río étant plein de galets de toutes tailles, Rémi en a aussi profité pour refaire les sacs qu'il utilise pour ses exercices. Chaque matin, il s'emploie en effet à remuscler ses cuisses en soulevant, jambe tendue, un sac posé sur sa cheville. Il a commencé avec 1 kg. Maintenant, il en est à 5. Quarante mouvements de chaque jambe en position couchée, puis quarante en appui sur les coudes, puis quarante assis le buste vertical et enfin dix assis le buste penché en avant. Ouf...
Plus loin, dans un canyon où nous nous étions arrêtés pour la nuit, nous avons rencontré le berger d'un troupeau de chèvres (400 têtes environ). Le lendemain matin, il nous amenait un quart de chèvre à faire cuire. Les enfants ont été mis à contribution pour la corvée de bois. Au passage, Elisa a découvert un véritable gisement de fossiles d'ammonites. Ensuite, nous avons fabriqué un foyer avec des pierres et nous nous sommes régalés de viande grillée !
Ensuite, nous sommes entrés dans la province de Mendoza. Là, la route s'est considérablement dégradée. Pendant 120 km, elle a oscillé entre passages de piste caillouteuse et zones de goudron constellées de trous. Une horreur... Les rares maisons aperçues étaient en terre. Jusqu'au toit, composé de planches recouvertes d'une couche de terre sèche. On sent qu'il ne pleut pas beaucoup dans la région ! On sent aussi que c'est un coin oublié par les autorités. Mais quels paysages !
Fourmillière géante Pendant une centaine de kilomètres nous avons suivi le Río Grande. D'abord une belle rivière qui serpente au fond d'une vallée relativement étroite. Ensuite, des amas de roche volcanique sont apparus. Et nous nous sommes retrouvés dans une zone qui en était entièrement recouverte. A l'est, de nombreuses silhouettes de volcans attestaient qu'un jour ce lieu avait dû ressembler à l'enfer.
Le Río, lui, avait réussi à creuser une faille dans la roche noire. Il coulait désormais au fond d'une gorge large de quelques mètres seulement. Finalement, nous avons atteint la fin de la zone d'éruption. Le lit du Río est devenu immensément large : les eaux avaient dû stagner longtemps avant d'arriver à se frayer un chemin dans la lave refroidie.
La 40 s'écarte ensuite de la Cordillère. Nous nous en sommes écartés encore un peu plus pour rejoindre San Rafael : il fallait faire le plein de gas-oil ! Mais nous avons quand même pu faire le détour par le Cañon del Atuel, une superbe vallée encaissée au fond de laquelle coule une rivière qui alimente quatre centrales électriques. Le plus gros de l'eau circule dans des tunnels entre deux centrales. La rivière se réduit donc à un petit torrent. Rémi, Samuel et Elisa sont allés visiter l'une de ces centrales. Les enfants ont été impressionnés par la taille des turbines.
A San Rafael, nous avons visité le minuscule musée du train. En fait, il s'agit de l'ancienne gare de la ville. Le train est arrivé en 1902 et il ne fonctionne plus du tout depuis 1994. C'est d'ailleurs le cas pratiquement partout en Argentine : il n'y a plus de SNCF et aucune entreprise privée n'a voulu reprendre ce secteur. Pour les Argentins, le train est donc une vieillerie. Quand on leur parle du TGV, les yeux s'arrondissent.
Nous avons aussi visité le musée de sciences naturelles. Il y avait pas mal d'animaux empaillés. Samuel a eu du mal à s'arracher à la contemplation d'un condor, posé tout en haut d'une étagère. Elisa et lui se sont aussi émerveillés devant la collection de minéraux.
Couleurs d'automne au pied de la Cordillère des Andes A San Rafael, nous avons également eu droit à notre premier réveil nocturne par la police depuis le début du voyage. Ce genre de gag ne nous manquait pas ! Nous étions garés dans une petite rue très calme. Vers minuit, on a commencé à tambouriner sur le fourgon en criant "Police, sortez !" Rémi a essayé de regarder dehors : le gars se tenait dans un angle mort, impossible de le voir. Il lui a alors demandé de prouver qu'il était bien policier. Le gars a pris peur et a appelé une voiture en renfort ! Quand ses collègues sont arrivés, Rémi est sorti et leur a montré nos passeports. Il parait qu'on n'avait pas le droit de dormir là : c'était trop près du tribunal... Nous avons donc dû nous déplacer. Oh, pas de beaucoup ! Trente mètres, peut-être. Mais il fallait ça pour rassurer nos braves policiers.
Samuel et Elisa ne se sont même pas réveillés. Pourtant, Dieu sait que l'autre avait tapé fort sur la carrosserie ! Quant à Rémi, cette histoire l'avait tellement énervé qu'il a eu beaucoup de mal à se rendormir. Il a même fait de nouveau un faux-mouvement : le lendemain, il était incapable de plier sa jambe gauche. Bon, ça n'a duré qu'une journée ou deux, mais ça nous a quand même fait peur sur le coup. La police est décidément mauvaise pour la santé !
Ensuite, jusqu'à Mendoza, nous avons fait de très petites étapes : jusqu'à 25 km par jour ! En effet, nous savions qu'un nouveau chargeur de batterie pour notre appareil photo numérique venait de nous y être envoyé. Compte tenu des délais du courrier, ce n'était pas la peine d'y arriver trop tôt.
En cours de route, nous avons appris dans les journaux locaux que Bagdad était finalement tombée aux mains des Américains. Les journalistes dénoncent évidemment cette occupation arbitraire mais n'osent pas être trop virulents : ils ont peur d'un retour de bâton. Il y en a déjà eu un au Chili : ce pays faisait partie des membres temporaires du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et s'était prononcé contre la guerre. L'Ambassadeur des USA à Santiago avait juré qu'il n'y aurait pas de représailles diplomatiques. Pourtant, des négociations en cours entre les deux pays pour un traité de commerce ont été gelées tout de suite après...
Cela dit, nous avons aussi vu depuis dans le journal qu'un collectif de 5.000 avocats de la région de Buenos Aires attaquait les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour occupation illégale du sol irakien. Il n'y aura sans doute pas de conséquences, mais il fallait quand même oser !
Río Grande La silhouette de l'Aconcagua nous a accompagnés pendant presque tout le chemin de San Rafael jusqu'à Mendoza. Il est facilement reconnaissable : c'est le plus haut de tous ! Nous avons également profité des couleurs superbes de l'automne : il y a beaucoup de peupliers et toutes les couleurs y passent, du vert tendre à l'orange foncé, en passant par le jaune doré.
Mais il y a aussi les vignes ! Mendoza, c'est LA région vinicole d'Argentine et les bodegas succèdent aux bodegas le long de la route. Nous en avons repéré quelques-unes. La meilleure reste Chandon, tant pour le champagne que pour le malbec ou le cabernet sauvignon...
Finalement, le 13 avril, nous sommes arrivés dans la ville de Mendoza. Et nous nous sommes de nouveau retrouvés scotchés au même endroit, en attente de notre colis. Dès notre première visite à l'Alliance Française (dont nous utilisons l'adresse) on nous avait mis au parfum : "le courrier, parfois ça met deux jours et parfois ça met un mois". Pour nous, cela aura été plus près de un mois que de deux jours !
En attendant, nous en avons profité pour faire un check up complet des dents de la famille. Tout le monde y est passé, à commencer par Rémi qui a eu la bonne idée de perdre une de ses couronnes une semaine avant notre arrivée. Au prix des soins ici, il n'y a pas de raison de se priver. Le dentiste lui propose en effet une couronne en céramique pour la modique somme de 280 pesos (environ 90 euros). A part ça, quelques caries par-ci par-là, mais rien de bien méchant.
Nous venons également de passer un jour et demi dans un garage, où la pompe à injection et les injecteurs du fourgon ont été complètement démontés et réglés. De la fumée noire sortait du pot depuis quelques temps et il y avait aussi des problèmes de ralenti. Tout cela devrait être résolu. Cela dit, on nous a quand même dit de nous méfier du gas-oil distribué dans les stations : la qualité serait rarement au rendez-vous. On nous a même recommandé d'éviter les stations Shell : le carburant qu'on y trouve y serait le plus mauvais d'Argentine. De toute façon, depuis la guerre en Irak, nous boycottons systématiquement tous les produits américains...
Samuel et Elisa en side-car Pour occuper nos journées, il y a évidemment l'école (nous avons repoussé les vacances prévues pour Pâques) et toute une multitude de courses à faire. Nous avons ainsi fait remplir notre bouteille de gaz. Acheté quelques vêtements et une paire de chaussures pour remplacer ce qui commence à s'user. Une montre pour Rémi dont l'ancienne a rendu l'âme il y a quelques temps. Une pelle pour remplacer l'autre qui a plié un jour...
La lecture nous occupe aussi beaucoup. Nous empruntons régulièrement des BD à l'Alliance pour varier un peu le programme. Mais elles ne réussissent pas à supplanter Harry Potter. Samuel a déjà relu les quatre tomes plusieurs fois depuis notre départ. Depuis le vol de sa Game Boy, il les relit en boucle, souvent à voix haute pour que sa soeur puisse en profiter. Parfois, nous avons ainsi de véritables séances de lecture collective où toute la famille est suspendue aux lèvres de celui qui lit.
Il y a aussi les balades en ville, sur les différentes places pour amener les enfants aux jeux collectifs, ou pour faire du lèche-vitrines. Et puis les visites : au centre Eureka (un musée interactif sur les sciences), au zoo, à l'aquarium et au vivarium. Samuel s'est régalé à chercher tous les spécimens du vivarium dans un livre sur les serpents que nous lui avions acheté à Bahía Blanca. En même temps, il travaille un peu l'espagnol !
Le premier jour, nous avons dormi dans la rue, comme d'habitude. Mais après que la directrice de l'Alliance nous ait raconté les malheurs de ses élèves, nous avons préféré nous mettre dans un parking payant. Il parait en effet que certains se sont déjà fait voler un siège de leur voiture... ou leur volant !
Nous sommes aussi sortis un peu de Mendoza pour passer une journée dans des thermes. Eau jusqu'à 45°, multiples piscines : toute la famille a apprécié !
Enfin, aujourd'hui, le colis est arrivé ! Nous allons donc pouvoir quitter la ville...
Allez, de grosses bises à tous et à la prochaine

Rémi - Flo - Samuel - Elisa

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