Une famille autour du monde
 

VOYAGES AU LONG COURS

 Amérique du Sud 2002-2004
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     Le parcours
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     Infos pratiques
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Fenêtre sur les Andes (Argentine)

Compteur visiteurs

 
Le 2 mars 2004, de Sucre (Bolivie)
 

Bonjour tout le monde

LA CARTE

Le district industriel de Manaus est gigantesque. De nombreuses entreprises s'y sont en effet installées, pour profiter du statut fiscal particulier dont bénéficie la ville. Les compagnies de transport maritime sont donc nombreuses : il faut pouvoir distribuer tous les produits fabriqués en Amazonie ; il faut aussi approvisionner cette ville énorme.
Le VW sur la barge, au milieu des semi-remorques Après avoir fait le tour d'une bonne demi-douzaine de compagnies, nous optons pour Oliveira Navegação : ils ont les meilleurs prix et acceptent les enfants de moins de douze ans, ce qui n'est pas le cas de la plupart des autres. Au bureau, on nous annonce six jours de navigation, peut-être sept s'il y a du retard.
En attendant de monter sur la barge, nous faisons la connaissance de nos futurs compagnons de voyage. Ce sont tous des camionneurs. En dehors du VW, l'embarcation va en effet transporter une dizaine de semi-remorques et une quinzaine de remorques seules. Adalberto, qui a l'habitude de faire ce trajet, nous assure, lui, qu'il faudra huit jours pour atteindre Porto Velho.
- Si tout se passe bien ! Moi, ça m'est arrivé une fois de rester bloqué vingt jours sur un banc de sable.
Bateau de passagers sur le Río Madeira Enfin, c'est l'heure d'embarquer. La barge est un plateau de métal de 20 m de large sur 100 m de long, pourvue d'un petit rebord d'une quarantaine de centimètres de haut sur les grands côtés. Derrière, il y a le pousseur, un bateau d'une dizaine de mètres de long, sur lequel se trouvent la cuisine et les sanitaires. Sur le côté, une autre barge est amarrée : cela permet de charger les deux en même temps.
Dès qu'il est à bord, Adalberto installe ses lignes de pêche : il sait, lui, que le départ n'est pas pour tout de suite ! Embarqués à 17h30, nous ne partirons pas, en effet, avant les premières heures du matin. Au réveil, nous nous rendrons compte que les deux barges sont toujours côte à côte. C'est en cours de navigation que celle qui se trouve sur notre droite va passer devant nous ! Quelques heures plus tard, un choc se fait sentir à l'avant : nous venons de heurter la rive. Il semblerait que le moteur ait un problème. Voilà qui promet !
Sur la barge, le rythme est immuable. A 5 km/h de moyenne, nous remontons le cours du Río Madeira. Les repas sont servis à des horaires impossibles : 10h30 (voire 9h45) pour le déjeuner, 16h30 (voire 16h) pour le dîner ! Très vite, chacun s'installe, passant les heures les plus chaudes à l'ombre des remorques de camion. Heureusement, la météo sera clémente et nous ne souffrirons pas trop de la chaleur. La pluie viendra même nous rafraîchir plusieurs jours.
Mission de Santa Ana - Sculptures recouvertes de mica Huit jours plus tard, finalement, nous débarquons sans encombre à Porto Velho (voir notre Arrêt sur image : huit jours sur le Río Madeira, au coeur de l'Amazonie). Le port est beaucoup moins bien organisé qu'à Manaus et 130 camions attendent de partir pour l'Amazonie. Ici, l'attente peut atteindre une semaine. Après un dernier repas en compagnie d'Adalberto, chacun reprend sa route. Lui doit maintenant rejoindre Cuiaba (à 1.500 km) où il prendra un nouveau chargement pour Paranagua (près de Curitiba, sur la côte) avant de continuer vers Recife (au nord-est). Après, seulement, il pourra songer à passer quelques jours chez lui, dans l'état de Santa Catarina (tout au sud). Des milliers de kilomètres en perspective !
De notre côté, nous voudrions entrer en Bolivie par le nord pour découvrir une nouvelle région de ce pays que nous aimons tant. Mais les informations que nous obtenons à Porto Velho ne sont pas encourageantes : c'est que nous sommes en pleine saison des pluies et il a beaucoup plu récemment dans cette région. Les bus qui mettent habituellement deux jours à faire le trajet de La Paz à la frontière en mettent actuellement six. Les passagers doivent descendre régulièrement pour faciliter le passage, quand ils ne doivent pas pousser. Dans la boue, bien sûr. Bref, nous préférons changer d'itinéraire et rejoindre Caceres, par où nous étions entrés au Brésil, six mois plus tôt.
Mission de San José de Chiquitos Sur la route, les animaux écrasés sont légion : boas énormes, tatous, capivaras... Il y a peu d'habitations dans cette partie du Mato Grosso et les kilomètres défilent. Soudain, le VW se met à sautiller bizarrement. Un regard aux pneus confirme que quelque chose ne va pas : la roue arrière droite ne tourne pas rond. En fait, c'est la structure interne du pneu qui vient de lâcher. Nous n'avons pas crevé, mais des lambeaux de caoutchouc se sont envolés et le pneu est arrondi, comme surgonflé. C'est le premier incident de ce genre en 35.000 km.
A Caceres, avant d'attaquer les pistes boliviennes, nous faisons changer le roulement de roue avant droit et faisons provision de viande salée séchée. Enfin, le 16 février, nous entrons de nouveau en Bolivie et passons notre première nuit près d'un contrôle militaire. Il n'y a pas grand-monde dans la région et les jeunes soldats de faction sont tout contents de pouvoir discuter. Parfois aussi surpris :
- Quoi, vous mangez au marché ? Mais les "gringos", d'habitude, ils ne mangent pas comme nous !
Mission de San Rafael En fait de gringos, les pauvres ne connaissent que leurs instructeurs, des Nords-Américains qui ne boivent que de l'eau minérale et ne mangent que de la nourriture importée des Etats-Unis...
Jusqu'à San Ignacio, nous reprenons la même piste qu'au mois d'août. Mais elle est beaucoup plus humide. Les abords, vaguement marécageux six mois plus tôt, sont maintenant complètement inondés. Nous y retrouvons la même faune que dans le Pantanal : caïmans, échassiers, capivaras... Plus loin, alors que le terrain devient plus accidenté, certaines montées boueuses posent d'énormes problèmes aux camions : une douzaine de semi-remorques brésiliens sont arrêtés.
A San Ignacio, nous retrouvons les missions jésuites et décidons de rallier Santa Cruz par le sud-est pour en visiter trois autres : Santa Ana, San Rafael et San José de Chiquitos. Les intérieurs sont superbes, les sculptures recouvertes de feuilles d'or ou de mica. Les instruments de musique sont nombreux et variés (violons, contrebasse, harpe, orgue) mais pas toujours bien entretenus, comme cette harpe inutilisée qui traîne par terre à Santa Ana. La dernière mission est très particulière : contrairement aux autres, elle est construite en pierres et non en bois(voir notre Arrêt sur image : les missions jésuites de Chiquitos).
Pucara, village de Bolivie La piste vers Santa Cruz est encore boueuse et constellée de trous. Ce soir-là, c'est une vraie tempête qui secoue le fourgon. Il vente et il pleut. Dehors, la température descend à 19°C. A l'intérieur, les duvets (remisés depuis six mois) reprennent du service.
Dans la plaine vers Santa Cruz, les exploitations mennonites sont nombreuses. On les croise sur la piste, dans leurs carrioles à cheval. Les hommes en salopette bleu foncé, coiffés d'un chapeau ou d'une casquette. Les femmes en robe à fleurs, un fichu sur la tête. Ils alimentent les marchés locaux.
Enfin, c'est Santa Cruz. Echaudés par l'expérience de notre précédent séjour, nous ne nous y attardons pas et reprenons vite la route. C'est week-end de carnaval et tous les enfants sont armés de ballons gonflés d'eau ou d'énormes pistolets, pour ne pas dire bazookas, tellement ils sont gros ! Au bord de la route, tout est bon pour asperger les véhicules qui passent : bouteilles, cruches, tasses... Tout y passe.
Descente vers le Río Grande Là encore, nous reprenons une portion de route déjà utilisée six mois plus tôt. Samuel retrouve ainsi le lieu où nous avions fêté son anniversaire. Puis c'est de nouveau le détour vers La Higuera : Juan et Aude y sont aussi, ils ont même acheté une deuxième maison depuis la dernière fois !
A partir de là, c'est une piste inconnue qui s'offre à nous. Et quelle piste ! La descente jusqu'au Río Grande (15 km à vol d'oiseau, mais 1.000 m de dénivelé et deux bonnes heures de route) est tout simplement fabuleuse. Près du Río, il y a un troupeau de chèvres. Or qui dit chèvres, dit fromage ! Rémi va voir le berger : il a en effet des fromages à vendre (l'équivalent de 0,20 € pièce).
- Et toi, tu as quelque chose à me vendre ? Du Coca-Cola ?
L'homme vit seul, à plus de deux heures du premier village, loin de toute civilisation. Pourtant, il ne rêve que de la boisson américaine. Cela en dit long sur la mainmise de ce genre de multinationales sur le monde entier...
Vue depuis le bivouac sur l'ancienne piste De l'autre côté du Río, la piste est toujours aussi belle. Virages en tous sens, montées, descentes... La moyenne horaire n'est pas terrible : 20 km à peine, mais tout le monde est trop occupé à admirer le paysage pour s'en plaindre. Par contre, nous apprécions le fait qu'il n'ait pas plu depuis plusieurs jours car il y a de nombreux torrents à traverser.
Pour la nuit, nous nous arrêtons sur l'ancienne piste, hors service depuis quinze ans. Elle surplombe toute la vallée, jusqu'au Río Grande : la vue est superbe. Il n'y a pas un bruit alentours. Juste le cri des perruches qui nous survolent et, au loin, le bêlement d'un chevreau. Samuel et Elisa partent en exploration dans la montagne. Rémi et moi savourons le calme. A la tombée de la nuit, le ciel se couvre d'étoiles. C'est presque trop beau pour être vrai.
Deux jours plus tard, nous arrivons à Sucre. La ville est toujours aussi belle et la température vraiment clémente : il y fait presque aussi chaud qu'au Brésil, l'humidité en moins. Nous y retrouvons David et Florence, en plein dans les malles et les valises : ils quittent la Bolivie dans deux semaines.
Maintenant, au programme, il y a un nouveau passage à Potosi avant de prendre la direction du Paraguay.
Grosses bises à tous et à la prochaine.

Rémi - Flo - Samuel - Elisa

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