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VOYAGES AU LONG COURS

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Arrêts sur image : Chiloé, terre de légendes

Habituellement, on parle simplement de l'île de Chiloé, située sur la côte pacifique chilienne aux environs de 40° de latitude sud. Mais il s'agit en fait d'un archipel, composé de la grande île (quelques 250 km du nord au sud, sur 50 km de large) et d'une multitude de petites îles éparpillées dans le golfe qui la sépare du continent.

Ten-Ten Vilú et Cai-Cai Vilú

La légende raconte qu'il y a des milliers d'annéees Chiloé n'était pas une île. Elle faisait alors partie intégrante du continent. Mais un jour, Cai-Cai Vilú, l'esprit des eaux, apparut. Il ordonna que le niveau des eaux monte, inondant du coup les basses terres et les vallées, puis les montagnes. Tous les êtres vivants habitant sur terre mouraient.
Ten-Ten Vilú et Cai-Cai Vilú Alors se présenta Ten-Ten Vilú, l'esprit protecteur de la terre. Et ce fut le début d'une longue bataille...
La lutte entre les deux esprits fut longue et douloureuse. Quand l'un élevait le niveau des eaux, l'autre répondait en élevant les terres. Chacun essayait de protéger les êtres vivants de son domaine. Aucun ne montrait de réelle supériorité et la lutte paraissait sans fin...
Enfin, après de longues années de bataille, Ten-Ten Vilú, l'esprit protecteur de la terre, réussit à vaincre son ennemi Cai-Cai Vilú. Mais les champs de bataille ne revinrent jamais à leurs formes d'origine. Et c'est ainsi que se formèrent les multiples îles qui constituent aujourd'hui l'archipel de Chiloé.

La Pincoya

La mer a une grande importance dans la vie des chilotes. A l'origine, toutes les habitations étaient construites sur la côte et on ne se déplaçait qu'en bateau. Les dalcas des indiens chonos, premier habitants de la région, étaient de petites pirogues à fond plat construites à partir de trois pièces de bois. Poissons, coquillages et algues constituaient les éléments de base de l'alimentation, associés à la pomme de terre.
La Pincoya La Pincoya est une femme de grande beauté qui personnifie la fertilité des côtes de Chiloé et l'abondance de ses espèces marines. On lui attribue donc l'abondance ou la rareté des poissons et des coquillages.
La Pincoya a l'habitude d'apparaître sur les côtes en compagnie de son mari, le Pincoy. Celui-ci s'assied sur un rocher et se met à chanter. Il fait ainsi entrer la Pincoya dans une danse frénétique et sensuelle. Si elle danse face à la mer, il y aura abondance de produits marins. Si, au contraire, elle danse face à la plage, il y aura disette.
Les pêcheurs la voient parfois peigner sa longue chevelure au milieu des rochers. Et s'ils font naufrage, la Pincoya accourt à leur aide.

Le Trauco

Ce n'est pas, et de loin, le personnage le moins original de l'imagerie populaire chilote. Le Trauco est en effet un petit homme difforme et puant, vêtu de paille et coiffé d'un chapeau conique. Ses pieds sans talon ressemblent à des moignons. Il porte une hache de pierre ou un bâton et ne produit que des sons gutturaux.
Le Trauco Le Trauco vit dans les forêts. Malgré sa petite taille, il est doté d'une force herculéenne : trois coups de sa petite hache de pierre lui suffisent pour abattre n'importe quel arbre, aussi grand et dur soit-il. Son bâton lui sert à maintenir l'équilibre de son corps difforme lorsqu'il marche. Et il passe son temps dans la forêt à tisser son habit de paille.
Le Trauco persécute les femmes célibataires pour les déflorer. Et malgré son aspect répugnant, il éveille chez les jeunes filles un désir irrésistible. Elles partent alors à sa recherche au milieu des bois. Lorsqu'elles l'ont trouvé, elles se jettent à ses pieds, le suppliant de les déflorer. Si quelqu'un arrivait alors, le Trauco pourrait le tuer de son seul regard. Ou lui jeter un sort qui le laisserait déformé des mains, des bras ou des jambes.
Cela dit, il est possible de combattre le Trauco, en lui criant des insultes et en lançant des braises dans le feu. Si on arrive à l'attraper, il faut le pendre à la crémaillère du foyer. Il se transformera alors en un bâton tordu avec lequel on pourra guérir les victimes de ses maléfices.

La Fiura

C'est le pendant féminin du Trauco. Elle aussi est de petite taille et horriblement laide, pour ne pas dire répugnante. Elle habite aussi dans les forêts. Très coquette, elle se baigne dans les ruisseaux et les cascades, où elle peigne avec délectation sa longue et abondante chevelure avec un peigne de cristal. Aprè le bain, elle s'assied sur la mousse et reste nue pendant des heures.
Partenaire infatigable des célibataires, elle est la perversité faite femme et se délecte de faire du mal à ceux qui la repoussent, qu'il s'agisse d'animaux ou d'êtres humains.
Malgré tout, elle a un grand pouvoir de séduction. Mais une fois satisfait son appétit sexuel, elle rend fou sa victime.

Le Caleuche

De manière générale, les sorciers sont trè présents dans la vie des chilotes. On les invoque, on les craint, on en parle à demi-voix, mais on ne doute guère de leur existence. Ils auraient en effet leur caverne, quelque part dans la forêt autour de Quemchi et celle-ci serait gardée par un monstre créé de toutes pièces : un bébé mutilé pour ne pouvoir se déplacer qu'en rampant et nourri de sang.
Le Caleuche Les sorciers ont évidemment leurs propres moyens de transport : un cheval marin qu'il leur suffit de siffler depuis la plage pour qu'il apparaisse, et surtout le Caleuche.
C'est un bateau fantôme qui apparaît et disparait instantanément. Sans doute parce qu'il a la faculté de se mouvoir aussi bien sous l'eau qu'à la surface de la mer.
Ceux qui ont pu le voir (surtout par temps de brouillard ou de tempête) racontent qu'il est superbement illuminé et que son équipage (composé de sorciers) chante et danse merveilleusement.
Lorsqu'il disparait, le Caleuche laisse derriè lui les échos de cette musique enchanteresse, ainsi que d'étranges bruits de chaînes.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, son apparition n'est pas un mauvais présage. Au contraire, ceux qui le voient deviendraient par la suite des commerçants prospères.

Bandera Bajada, l'autre Argentine