Une famille autour du monde
 

VOYAGES AU LONG COURS

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Fenêtre sur les Andes (Argentine)

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Le 30 juin 2004, de Dakar (Sénégal)
 

Bonjour tout le monde

Nous voilà à mi-chemin de notre voyage de retour et je profite d'une escale pour vous donner quelques nouvelles.
Par de toutes petites étapes (rarement plus de 50 km par jour), nous avons finalement atteint Buenos Aires le 7 juin. Là, nous nous sommes installés dans le quartier de Puerto Madero, juste à l'entrée du yacht-club du même nom. Et nous avons eu la mauvaise surprise de découvrir que notre bateau avait de nouveau pris du retard... Les dernières semaines, il avait pourtant réussi à récupérer deux jours. Mais là, des problèmes de douane au Brésil l'avaient de nouveau retardé. Jusqu'au 17 juin , cette fois.
Le VW au pied du Grande Francia Que faire à Buenos Aires pendant dix jours ? Nous étions en train de nous poser la question, quand, en arrivant au fourgon, un homme nous accoste en français.
- Vous êtes Rémi et Flo ?
Euh, oui... mais nous ne nous savions pas si connus ! En fait, Georges nous suit sur internet depuis quelques mois et nous avons déjà échangé un certain nombre de courriels. Nous savions qu'il était à son tour arrivé en Argentine et souhaitait nous rencontrer, mais de là à le reconnaître dans la rue...
Improvisant un apéritif dans le fourgon, nous nous lançons bientôt dans une discussion à bâtons rompus. Mais les enfants ont faim ! Direction le restaurant, d'où nous ne sortirons pas avant 17h. Ce qui n'a rien d'étonnant ici : on déjeune toujours très tard.
L'entrée du yacht-club de Puerto Madero est très contrôlée : on ne peut accéder aux pontons qu'après avoir montré patte blanche. Ceux-ci sont installés au milieu d'un bassin (reste d'anciennes installations portuaires) et on ne peut donc voir les bateaux que d'assez loin. C'est particulièrement frustrant !
Depuis notre arrivée dans le quartier, nous avons fait le tour plusieurs fois. Nous avons repéré quelques bateaux, notamment celui de Luc, un ami des parents de Rémi (qui n'est malheureusement pas là en ce moment) et un autre, arborant pavillon français, où il y a manifestement des enfants à bord. L'un d'eux sort justement à vélo. Coup de chance, il monte sur le trottoir et se dirige vers nous.
Chargement de contreplaqué Maeva a 8 ans, Nicolas en a 6. Tous deux naviguent avec leurs parents depuis deux ans et demi sur Chtimagine II. Et tous deux sont ravis de rencontrer d'autres enfants qui parlent français ! Les voilà bientôt partis tous les quatre, avec Samuel et Elisa, dans une course-poursuite endiablée. Entre le bassin du yacht-club et les immeubles d'à côté il y a un trottoir d'une bonne dizaine de mètres de large sur toute la longueur du bassin ; il y a donc de quoi faire.
Encore une semaine à attendre avant le bateau... Nous décidons de quitter Buenos Aires quelques jours. Après tout, c'est l'occasion de visiter un peu la région. Aujourd'hui, cap sur Lujan, 75 km à l'ouest. C'est une jolie petite ville, réputée pour sa basilique, qui accueille des milliers de pèlerins le 8 mai, pour la fête de la Vierge. Une énorme avenue y conduit d'ailleurs tout droit depuis l'autoroute.
Décrivant ensuite un arc de cercle autour de Buenos Aires, nous continuons vers General Las Heras, Cañuelas et San Vicente. Dans chaque ville, nous passons une nuit. Il n'y a pas forcément grand-chose à voir ou à faire, mais nous trouvons toujours à nous occuper. Il y a les jeux pour les enfants, le mate qui a lui tout seul occupe facilement une heure, les cybercafés (il y en a partout, en Argentine)... Dans ces petites villes, on n'a pas l'habitude de voir des touristes et notre présence en surprendra plus d'un.
A Cañuelas, nous nous arrêtons chez un grossiste en fruits et légumes pour faire quelques courses : 5 kg de mandarines (elles disparaissent à une vitesse folle !), 3 kg de pommes, 1 kg de kiwis et 1 kg de poivrons. Coût total : à peine plus de 2 €...
Elisa souffle ses 7 bougies Le 15 juin, Rémi fête ses quarante ans. Il espérait être en mer à cette occasion. Ce sera peut-être pour la prochaine dizaine !
De retour à Buenos Aires, Samuel et Elisa retrouvent Maeva et Nicolas avec un plaisir non dissimulé. Ayant pu accéder au ponton, nous faisons cette fois la connaissance de Pierre et Nathalie, leurs parents. Cette fois encore, la discussion se continue au restaurant. Les enfants ont leur table, les parents la leur : tout le monde est content !
A peine sortis de table (à près de 16h...) nous entraînons Maeva, Samuel et Elisa au pas de course vers le centre ville pour une séance de cinéma. Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban. Demain, c'est le grand départ pour tout le monde : l'équipage de Chtimagine II prend l'avion pour rentrer en France trois mois avant de se diriger vers la Terre de Feu.
17 juin, 9h du matin : nous voilà au port. Le Grande Francia est bien là. On ne voit que lui, qui dépasse allègrement toutes les piles de containers. Les formalités de douane sont rapides : on vérifiera juste le numéro de châssis du fourgon. Garés près du bateau, nous n'avons plus qu'à attendre l'ordre de monter à bord. Samuel et Elisa ne tiennent plus en place : mais qu'est-ce qu'on attend ?!
Enfin, on nous fait signe d'avancer. Montant la rampe de chargement, nous installons le fourgon dans un recoin du pont 6. L'ascenseur nous mène ensuite à nos cabines, au douzième étage. Cette fois, nous affectons une cabine aux parents, l'autre aux enfants. Ceux-ci sont aux anges : tout cet espace, rien que pour eux ! Cela change du VW.
Entrée dans la baie de Río Le départ était prévu pour 13h, en fait nous ne larguerons pas les amarres avant 20h45. Ce n'est pas comme ça que nous allons rattraper neuf jours de retard...
A quelques petits détails près, le Grande Francia est exactement semblable au Grande Brasile qui nous avait amenés en 2002. Nous sommes donc en terrain connu. D'autant plus que nous occupons exactement les mêmes cabines, en face de la salle de gym. Cette fois, l'équipage (28 personnes) est italien et philippin (avec aussi quelques Roumains). Le cuisinier fait partie des Italiens et la nourriture est toujours aussi bonne. Nous apprécions particulièrement le fromage et la charcuterie (en provenance d'Italie) : il y a près de deux ans que nous n'en avions pas mangé d'aussi bons !
La vie à bord est toujours rythmée par les repas : petit déjeuner entre 7h30 et 8h30, déjeuner à 12h, dîner à 18h (sauf pour les officiers qui dînent à 20h), mais cette fois nous sommes les seuls passagers du bateau. Le reste du temps, chacun s'occupe comme il veut ou peut. Samuel et Elisa jouent dans leur cabine, profitent de la vidéo et ne mettent qu'occasionnellement le nez sur le pont. Rémi passe son temps à la passerelle à suivre les opérations de navigation ou en bas, dans les soutes, lors du chargement. Moi, j'écris, je saisis le récit de notre voyage sur l'ordinateur et surtout je regarde la mer ! Je passe des heures sur le pont, de préférence là où il y a le plus de vent : à l'avant, dans les angles. La passerelle, j'y reste volontiers le temps de jeter un oeil à la carte et au radar, mais c'est un lieu trop technique et trop aseptisé pour moi. Il y manque le contact avec les éléments ! Très vite, le vent est d'ailleurs devenu moins froid. A Buenos Aires, il soufflait du sud, de l'Antarctique, et il fallait bien s'équiper avant de monter sur le pont. Le lendemain, déjà, l'air était bien plus doux.
Il y a aussi la salle de gym, équipée d'une table de ping-pong, de deux espaliers, deux vélos d'appartement, un rameur, des haltères et un baby-foot. Nous y passons tous un moment chaque jour : il faut bien brûler des calories !
Au Brésil, nous avons fait trois escales. La première à Paranagua (près de Curitiba), le jour de l'anniversaire d'Elisa. Pour ses sept ans, le cuisinier lui a préparé un énorme gâteau débordant de crème. Tout ce qu'elle aime ! Et elle a même eu droit à un petit cadeau de la part du capitaine. Qui nous a aussi offert le champagne...
Tu vois que la Terre est ronde ! Le lendemain, nous étions à Santos (près de São Paulo) et le bateau a commencé à se remplir. Les trois premiers niveaux ont été chargés de contreplaqué. Des camions Scania et des voitures Volkswagen (400) sont également montés. Ainsi que des niveleuses et des bus ! (voir notre Arrêt sur image : la valse des voitures). A l'avant, sur les containers, ont pris place neuf immenses pales d'éolienne de 35 m de long.
Dix heures de navigation plus tard, c'est l'entrée dans la baie de Río de Janeiro. Le soleil est sur le point de se coucher, mais nous pourrons quand même faire quelques belles photos. Vue de la mer, Río est vraiment très belle. Là, ce sont 1.400 voitures Fiat qui doivent être chargées. La nuit y suffira tout juste et le lendemain, ce n'est qu'en début d'après-midi que nous larguons de nouveau les amarres : il faut attendre que le pilote soit disponible.
De Río jusqu'à Dakar, ce sont sept jours de navigation. Le premier jour, nous sommes sur une véritable autoroute de la mer. Longeant les côtes brésiliennes, nous croisons le sillage d'une multitude de cargos. Il y a aussi beaucoup de baleines. Et même des orques qui, après de nombreuses pirouettes, nous saluent longuement en agitant leurs ailerons hors de l'eau.
Après, c'est l'océan, immense et vide. Il n'y a plus rien sur l'écran radar. Seuls quelques poissons volants mettent un peu d'animation. Par trois fois, déjà, l'horloge du bord a été avancée d'une heure. L'équateur est derrière nous. L'air est chargé d'humidité. Désormais, il fait plus chaud à l'extérieur qu'à l'intérieur. C'est vrai que maintenant, nous sommes en été !
Après Dakar, il faut encore compter près d'une semaine de navigation jusqu'à Tilbury, en Angleterre. Ensuite, il y aura Hambourg, Anvers et enfin Le Havre. Pas avant mi-juillet.
Grosses bises à tous, bonnes vacances et à très bientôt !

Rémi - Flo - Samuel - Elisa

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