Le 04/01/2001 : bonne année à tous !

Ouh là là, j'ai du mal à suivre, moi ! Déjà un mois sans écrire un mot. Une nouvelle année toute neuve à remplir de plein de bonnes choses et mon séjour à l'hôpital qui n'est plus depuis longtemps qu'un mauvais souvenir... Mais d'abord, tous nos souhaits de bonne et heureuse année à vous tous, lecteurs du monde entier ! Bon, j'exagère un peu, mais c'est vrai quand même que les e-mails partent un peu partout sur notre belle planète. Alors patience, humour, plaisir, envies, amitié, amour, rêves en quantité industrielle pour tout le monde. Plus cet indispensable zeste de folie qui rend tout possible... Et en route !
J'ai donc été hospitalisée pour une crise de dengue. Prononcer "dingue", s'il vous plaît. En plus, je sais que ça fait rire tout le monde et le rire est excellent pour la santé (la vôtre, bien sûr !) alors pourquoi se priver ?! Pas grand-chose de plus à dire. J'ai commencé à retrouver un peu d'appétit le vendredi soir (il était temps, la balance indiquait 45 kg...) ; mes plaquettes ont touché le fond le lundi (25.000 à peine) puis se sont mises à remonter, en même temps que je retrouvais un peu de tonus. On a donc pu me relâcher le mercredi après-midi et je suis arrivée dans les bureaux de notre ONG au moment où la semaine des administrateurs finissait.
À l'origine, mon départ pour Colombo était prévu le 08/12 mais comme j'avais encore le budget 2001 à présenter et que mon RP (responsable de programme) n'était pas libre avant le mercredi suivant, il a été reporté au 13/12. Ce qui m'a laissé le temps d'aller faire un saut à Trébas, "chez nous". En fait, me retrouver dans cette maison vide (pour ne pas dire morte), même si c'était juste pour quelques petites heures, m'a laissé une impression plutôt désagréable. Heureusement que vous avez été là, tous ceux que j'ai (trop brièvement) retrouvés, pour me laisser de ce week-end un souvenir ensoleillé ! Pour ça, et pour le premier week-end, passé dans le Berry, ça valait le coup de rentrer en France. Malgré tout, c'est en arrivant à Colombo, le 14, que j'ai eu l'impression de rentrer "chez moi". Comme quoi, tout cela est très subjectif et plus lié aux gens qu'on aime qu'aux lieux !
Trois semaines d'absence, c'est quand même très long. À la fin, je commençais à me sentir complètement déconnectée du Sri Lanka. Au point que lors de la présentation du budget, j'ai parfois eu du mal à expliquer certains chiffres : je ne me souvenais plus du pourquoi ou de la façon de calculer. Par contre, en arrivant ici, c'est comme si je n'avais été absente qu'un jour ou deux !
Le voyage en avion s'est bien passé. Toujours aussi long, bien sûr, mais cette fois le décalage horaire et la chaleur à l'arrivée ne m'ont pratiquement rien fait. Jusqu'à Dubai, j'ai voyagé avec Ali, le médecin de Batticaloa, qui rentrait chez lui, au Bengladesh, après son debriefing à Paris. A Colombo, les enfants (que plus rien n'étonne) m'ont accueillie comme si je rentrais d'une journée de travail normale. Juste un peu surpris parce que j'arrivais à 17h au lieu de 19h ! Preuve, s'il en fallait, que Rémi a su parfaitement me remplacer auprès d'eux... Elisa aussi a été malade. En fait, elle m'avait précédée de 24h puisqu'elle avait été hospitalisée le dimanche après-midi avec 40°C de fièvre. Rémi a passé trois jours sur place avec elle. Diagnostic un peu flou. On a parlé de "fièvre virale", ce qui ne veut pas dire grand-chose. Sa sérologie dengue a donné le même résultat que la mienne mais a été interprétée différemment par le pédiatre. D'après lui, elle aurait fait une crise quelques semaines ou mois auparavant qui serait passée inaperçue.
Pendant ce temps, Kavita aussi a été malade. Samuel s'est donc retrouvé à loger pendant quelques jours avec Marina qui, elle aussi, ne parle pas un mot de français. Mais ça ne l'a pas traumatisé plus que ça ! Il faut dire que même s'il ne parle pas beaucoup l'anglais, il le comprend de mieux en mieux. D'ailleurs, ça ne fait pas toujours notre affaire : on avait pris l'habitude de se parler en anglais quand on ne voulait pas que les enfants comprennent ; il va falloir qu'on se remette à l'espagnol ou au portugais !
Et puis les vacances scolaires sont arrivées. Noël et son cortège de cadeaux... On a passé la journée à la maison, histoire que les enfants puissent tranquillement ouvrir leurs paquets et profiter de leurs nouveaux jouets avant de partir quelques jours en vacances. Eh oui ! De vraies vacances, sans obligation, 24h sur 24 ensemble ! On avait choisi d'aller dans le sud, au bord de la mer, puisqu'à cette saison il n'y fait pas trop chaud. En plus, il vaut mieux éviter l'est et les montagnes : il y pleut beaucoup. Manuel nous avait fait l'éloge du train. On a donc décidé de le prendre jusqu'à Galle. 70 km de distance, 3 heures de trajet, on est loin du TGV ! On savait que les trains sont souvent bondés (il faut dire que le billet pour Galle, en 2ème classe, vaut l'équivalent de 6 FRF) et qu'il vaut mieux arriver en avance pour avoir une place assise mais il nous manquait une information capitale, à savoir que le point de départ de ce train n'est pas la gare principale ! On s'est donc retrouvé debout dans le couloir, juste devant les toilettes. Pendant trois heures... Inutile de dire que Samuel et Elisa ont très moyennement apprécié le voyage !
Bon, après ça s'est arrangé. On a passé la fin de la journée à Galle, dans la vieille ville, un fort construit par les Portugais. Et le lendemain matin, départ en touk-touk pour Unawatuna, à 5 km de là. "La" station balnéaire du coin... Une grande baie où la mer est suffisamment calme pour que les enfants puissent apprécier la mer, même si les rouleaux les ont bousculés plus d'une fois. On y est resté jusqu'au 1er janvier au matin. Rien de particulier à faire. Juste se baigner, jouer dans le sable, manger dans l'un des petits restos qui bordent la plage et rentrer à la "guest house" pour découvrir les subtilités du jeu vidéo Pokemon. Eh oui ! C'est en fait un jeu qui nécessite une stratégie assez élaborée et le père et le fils y ont passé pas mal d'heures. Le 31 au soir, feu d'artifice un peu partout autour de la lagune. Tous aux abris !