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Le 20 février 2006 : "no easy, oh"

Bonjour tout le monde

Dire que la dernière fois, nous vous souhaitions une année bien remplie... Eh bien, nous ne pensions pas si bien dire, car pour nous ce début d'année se sera avéré particulièrement chargé.
Personnellement, j'ai commencé par une mauvaise angine qui m'a scotchée à la maison pendant trois jours, incapable d'aller au bureau. Après, il y a eu beaucoup de mouvements, entre les retours de vacances des uns et des autres et le fameux workshop régional qui devait attirer des gens de Guinée, Liberia et Côte d'Ivoire.
Poda-poda (transport en commun) bien chargé L'organisation de cet atelier a bien occupé tout le bureau de Freetown, surtout les logs, mais le résultat a été à la hauteur des attentes. Vingt-sept personnes ont pu se réunir et travailler pendant trois jours sans aucune anicroche. Logement, nourriture, matériel audio-vidéo : rien n'a manqué, même pas la fête de clôture le vendredi soir. Pour une fois, la logistique n'a entendu que des éloges !
La semaine suivante, alors que notre chef de mission faisait le tour des bases avec Dominique (sa remplaçante), j'ai commencé à repérer des reçus douteux dans la compta de décembre.
Dans un pays comme la Sierra Leone, il n'est évidemment pas toujours possible d'en obtenir, notamment sur les marchés. Dans ce cas, nous utilisons nos propres reçus, remplis par l'employé qui fait les achats et signés par le vendeur. Lorsque celui-ci ne sait pas écrire, il applique son empreinte digitale.
Tout cela est absolument normal. Sauf que là sur certains documents, l'écriture avait un aspect tremblé bizarre. C'est ce qui a d'abord attiré ma curiosité. Après, je me suis rendu compte que la signature de l'acheteur avait été (mal) imitée. Et en vérifiant avec lui, il s'est avéré que des montants et/ou des quantités avaient été augmentés.
Avant de poser des questions à Sammy, mon adjoint pour les finances, j'ai voulu regarder les reçus de janvier. Je lui ai donc demandé le classeur qui les contenait. Il me l'a donné et est sorti du bureau. Depuis, personne ne l'a revu...
Sur le coup, on a évidemment trouvé ce comportement bizarre, mais on ne s'est pas inquiété plus que ça. Ce n'est que le lendemain matin, jour de paye, que Stefany (mon adjointe RH) a avoué que le montant total des salaires avait disparu la veille de son tiroir, en même temps que Sammy. Nous avons alors forcé la caisse : elle était pleine, mais ne contenait que des petites coupures...
Maison dans la campagne, non loin de Freetown Le chef de mission aussitôt prévenu, Rémi et moi sommes allés rapporter les faits à la police. Deux hommes sont venus prendre nos dépositions... et demander une aide financière pour payer le taxi pour aller chercher Sammy : ils n'avaient pas de véhicule pour se déplacer ! Inutile de dire que dans ces conditions, le résultat de l'enquête était couru d'avance. Nous n'avons donc eu aucune nouvelle, ni de Sammy, ni des quelques 2.200 € qu'il a emmenés.
Sur ces entrefaites, la secrétaire a annoncé, après une absence pour maladie de trois semaines, qu'elle ne reviendrait pas. Son nouveau contrat n'avait pas encore été signé, elle a donc pu partir sans préavis.
L'équipe admin se réduisait désormais à 2 personnes. Et Stefany qui devait prendre des vacances... Dominique et moi nous sommes mises d'accord avec elle pour qu'elle prenne deux semaines, tout en continuant de s'occuper du renouvellement de nos extensions de séjour avec l'immigration. Elle a accepté et est passée au bureau plusieurs fois pendant sa première semaine de vacances. Tant de conscience professionnelle aurait dû me mettre la puce à l'oreille...
Il y a maintenant une semaine, Stefany nous a donc annoncé qu'elle démissionnait. Elle quitte notre ONG pour une autre, anglo-saxonne, où les salaires sont évidemment bien plus élevés. Elle aurait voulu partir sans préavis (normalement, il est d'un mois) mais compte tenu de la situation actuelle au bureau, nous l'avons convaincue de rester jusqu'à fin février. Ce sera trop court pour qu'elle puisse faire une passation avec son(sa) remplaçant(e), mais c'est mieux que rien.
Elisa et sa copine Sara En Sierra Leone, le leitmotiv des gens, c'est "no easy, oh" (pas facile...) : c'est en train de devenir aussi celui de notre ONG. Car à Makeni, les problèmes continuent : le tout nouveau responsable logistique vient lui-aussi de démissionner. C'était l'un des deux assistants, qui avait été promu début janvier par le chef de mission de l'époque, au mépris de toutes les règles, contre l'avis de Rémi (responsable de la logistique au niveau national) et le mien. Nous n'avons d'ailleurs été informés qu'après coup. Nicole (log-admin sur place) accuse le coup, mais elle a atteint ses limites : son départ est maintenant prévu pour début mai et personne ne peut lui en vouloir d'avoir envie de jeter l'éponge.
A Freetown, la pente se remonte tout doucement. Le recrutement d'un nouvel adjoint financier est en cours. Dominique et moi avons rencontré les 4 candidats qui ont le mieux réussi au test écrit. Deux d'entre eux sont vraiment intéressants. C'est encourageant. En parallèle, un support financier va arriver de Paris cette semaine. Il va rester deux mois. Et les premiers CV arrivent pour remplacer Stefany.
Restons zen : les choses vont bien finir par s'arranger... N'empêche que quand on a l'impression que tout va de mal en pis (et cela m'est arrivé ces dernières semaines !) la présence des enfants est un atout précieux pour garder son équilibre et sa sérénité.
Grosses bises à tous et à la prochaine !

Rémi - Flo - Samuel - Elisa

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