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MISSIONS HUMANITAIRES

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Le 12 novembre 2005 : déjà trois mois...

Bonjour tout le monde

Eh oui, déjà trois mois de mission. Notre connaissance du contexte et des programmes s'est bien améliorée. Beaucoup de choses ont déjà changé et ce n'est pas fini.
Un dimanche à la plage Notre premier chef de mission a finalement quitté le pays le 9 octobre, à notre grand regret. Le mois et demi passé avec lui aura été un grand plaisir. Absolument rien à voir avec le calvaire décrit par nos prédécesseurs. Nous avons vraiment du mal à imaginer qu'il ait pu être la cause de leur départ... Aucune ingérence, une confiance réciproque très vite établie, nous étions vraiment sur la même longueur d'onde et avions aussi beaucoup de plaisir à nous voir en dehors du bureau. Nous avons ainsi passé ensemble à la maison quelques très bonnes soirées. Sans aucun doute, nous aurions bien aimé passer un an avec lui !
Toujours est-il qu'il est parti, et sans avoir vu son remplaçant. Celui-ci n'est arrivé que deux semaines plus tard. Entretemps, c'est Rémi et moi qui avons assuré l'interim. Notre coordinateur eau et assainissement se trouvait en effet en France pour une formation. Il aurait dû rentrer en Sierra Leone suffisamment tôt pour prendre sa part du boulot, mais il a trouvé le moyen (ça ne s'invente pas) de perdre son passeport sur le chemin de l'aéroport... Le temps de le faire refaire, de refaire un visa pour la Sierra Leone et une semaine avait passé.
Nous voilà donc avec un nouveau chef de mission, qui lui non plus ne va pas faire de vieux os puisqu'il n'est venu que le temps de permettre au siège de nous en trouver un "vrai" susceptible de rester un an. Celui-ci serait déjà identifié mais devrait suivre une formation interne avant de venir et ne serait donc pas en poste avant mi-décembre. A confirmer, évidemment...
L'ambiance au bureau a radicalement changé. Les premiers jours, surtout, nous ont fait l'effet d'une douche froide. Procédurier, inquisiteur, à la limite du fliquage, ce nouveau chef de mission n'avait pas grand-chose à voir avec l'ancien. Pour le coup, nous étions ravis de savoir qu'il n'allait pas s'éterniser. Bon, depuis, les choses se sont un peu calmées et nous n'avons plus trop l'impression d'être sur la sellette (il a peut-être été convaincu par notre travail ?) mais la confiance n'est pas vraiment là, c'est clair.
L'intérieur du bureau, âbimé par les pluies Parallèlement, notre collègue coordinateur s'est révélé franchement désagréable. Nous avions bien déjà remarqué sa propension à se mettre systématiquement en avant et à préférer affirmer n'importe quoi plutôt que d'avouer son ignorance. Maintenant, nous savons aussi qu'il n'hésite pas à accuser les autres pour couvrir ses propres erreurs. Quels que soient les problèmes qui existent sur la mission (y compris lorsqu'il en est partie prenante), ils sont systématiquement, d'après lui, liés à l'incompétence du précédent chef de mission. Incompétence qu'il n'avait jamais relevée lorsque l'intéressé était là pour se défendre... Ah, les petites bassesses du beau monde de l'humanitaire !
Bref, la vie suit son cours, avec son lot de problèmes autrement plus importants. C'est par exemple le financement qui devait couvrir les coûts de fonctionnement du CNT (Centre de Nutrition Thérapeutique) de Makeni qui s'avère réduit d'un tiers. Comment arriver à assurer l'activité ? L'ONG locale qui gère la structure a bien du mal à se projeter dans l'avenir, et on la comprend.
Plus prosaïquement, les problèmes de vol sont toujours là : il y a deux semaines, de l'argent a disparu dans le coffre de la mission, à Makeni. Sans effraction. Il y a donc une clé dans la nature et vraisemblablement du personnel impliqué. Pas facile à gérer non plus.
Le bureau de Freetown, lui, prend toujours l'eau. La saison des pluies tire heureusement à sa fin, mais le bâtiment est dans un tel état que si rien n'est fait, il ne survivra vraisemblablement pas à une deuxième année. Le propriétaire, lui, ne veut toujours rien savoir.
Sinon, la fin du ramadan nous a valu notre premier jour férié. La ville tout entière semblait s'être donné rendez-vous sur la plage, petits et grands dans leurs plus beaux vêtements. C'était un festival de couleurs et de rires, une pause bienvenue dans la vie de tous les jours.
Grosses bises à tous et à la prochaine !

Rémi - Flo - Samuel - Elisa

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