Une famille autour du monde
 

MISSIONS HUMANITAIRES

 Sierra Leone 2005-2006
     Le 28/08/2005
     Le 01/10/2005
     Le 12/11/2005
     Le 27/12/2005
     Le 20/02/2006
     Le 18/04/2006
     Le 02/06/2006
     Le 24/07/2006
     Le 17/08/2006
 Sri Lanka 2000-2001
 Angola 1996-1998

Freetown, vue générale

Compteur visiteurs

 

Le 1er octobre 2005 : les choses se précisent

Bonjour tout le monde

Un mois et demi après notre arrivée, nous nous sommes tous bien installés dans notre nouvelle tranche de vie. Professionnellement, les choses se précisent : nous sommes tous les deux allés sur le terrain et nous commençons à avoir l'impression de savoir de quoi nous parlons ! Beaucoup de choses restent néanmoins encore à découvrir. Les enfants, eux, ont fait leur rentrée scolaire le 5 septembre, un peu inquiets à l'idée d'intégrer un établissement anglophone... Finalement, tout se passe bien.
Lumley Beach, la plage que nous longeons matin et soir entre la maison et le bureau Leur école est une petite structure (environ 70 élèves, de la Petite Section de maternelle jusqu'à la 4ème) et les enfants peuvent y bénéficier d'un suivi individuel. Chaque jour, Samuel et Elisa reçoivent ainsi un cours particulier d'anglais pour les mettre à niveau. Dans les autres cours, les élèves francophones (il y en a dans leurs deux classes) peuvent leur donner des explications. Cela dit, ils ont d'ores et déjà tous les deux fait d'énormes progrès dans la langue de Shakespeare.
Le matin, toute la famille décolle à 7h30, direction l'école. Les cours durent de 8h à 15h, du lundi au vendredi (sauf le mercredi, où les cours terminent à 13h). Ensuite, c'est un chauffeur de notre ONG qui ramène Samuel et Elisa à la maison : nos règles de sécurité internes leur interdisent, comme à nous, de prendre les transports en commun de façon régulière. Ensuite, ils sont à la maison, avec Yema, notre employée. De notre côté, nous arrivons au bureau vers 8h15, prenons le repas de midi à côté, dans la maison de passage, et rentrons le soir vers 18h30-19h. Là, les devoirs nous attendent, car les enfants ont encore du mal à les faire seuls. Samuel a couramment plusieurs pages à lire (en sciences ou en histoire-géo) avec des questions à répondre. La première semaine, il fallait tout lui traduire ! Maintenant, il comprend à peu près (pas en détails, mais de manière globale). Quant aux réponses, bien qu'il ait l'autorisation de les faire en français, il les écrit de plus en plus souvent directement en anglais.
La communauté casse les cailloux qui vont préfiltrer l'eau du puits Au bureau, le chef de mission étant rentré de vacances, j'ai enfin eu mon briefing, trois semaines après mon arrivée. Bon, mieux vaut tard que jamais... Par contre, il n'est revenu que temporairement et ça, ce n'était pas du tout prévu. En fait, il y a eu des problèmes relationnels entre le reste de l'équipe et lui ces derniers mois. Suffisamment importants pour que deux personnes (celles que Rémi et moi remplaçons) décident de démissionner. Résultat : deux jours avant son retour sur le terrain (avec femme et enfants), le siège lui a annoncé qu'on ne voulait plus de lui en Sierra Leone. Sa famille est donc restée en Europe et lui n'est revenu que pour préparer la passation avec son successeur. Quels que soient les problèmes, la façon de faire est pour le moins inélégante... Mais ce genre de chose est malheureusement monnaie courante dans le monde des ONG !
Bref, en ce qui nous concerne, cela veut dire qu'une grosse part de la mémoire de la mission va se perdre (il était là depuis deux ans et demi). Sachant que sur les douze derniers mois, quatre administrateurs différents se sont succédés (sans compter un trou de plus d'un mois pendant lequel il n'y en avait pas du tout), j'en aurais eu particulièrement besoin, moi, de cette mémoire. Rémi aussi car les choses se sont guère mieux passées en logistique. Nos prédécesseurs se plaignaient d'ingérence de la part du chef de mission dans leurs domaines d'activité respectifs. Mais au vu de la qualité de leur travail (la situation dont nous héritons nous donne une idée assez précise de ce qui a été fait - ou plutôt pas fait - avant), on comprend qu'il ait eu envie de les superviser de près. Mais bon... parlons plutôt des programmes !
A Freetown, le personnel est peu nombreux : une vingtaine de personnes. Il faut dire qu'il n'y a pas d'activité proprement dite, juste le soutien administratif et logistique dont les programmes ont besoin. Ceux-ci se trouvent à Bo (dans le Sud-Est) et à Makeni (dans le Nord).
Le volet eau et assainissement est important : deux techniciens expatriés, un coordinateur à Freetown, 75 villages cibles dans le district de Bombali (au nord de Makeni), 8 camps de réfugiés et 8 communautés dans la région de Bo. Forages, construction (ou réhabilitation) de puits, construction de latrines et éducation à l'hygiène sont au menu.
Enfant dans le centre de nutrition thérapeutique Le volet sécurité alimentaire ne concerne qu'une expatriée mais couvre plusieurs domaines d'activité. Il y a de la distribution de semences pour aider au redémarrage de l'agriculture ou diversifier les récoltes, de la construction pour la mise en place d'aires de séchage ou de zones de stockage, de la distribution d'animaux (chèvres ou moutons) pour relancer l'élevage et de la mise en place d'activités génératrices de revenus : boulangerie, fabrique de savon, production de farine de manioc... L'objectif principal est de réduire autant que possible les problèmes de nutrition entre deux récoltes. Actuellement, les gens n'arrivent à se nourrir que six à sept mois sur douze avec ce qu'ils produisent. Le reste du temps, il faut acheter du riz. Mais avec quel argent ?
Même si les choses ont bien changé ces dernières années, la malnutrition reste présente en Sierra Leone. Notre ONG soutient donc encore un centre de nutrition thérapeutique qui traite en moyenne 45 enfants. Les fonds nécessaires sont là jusqu'à la fin de l'année. Après, personne ne peut assurer la continuité de l'activité...
Voilà pour cette première approche.
Sinon, la saison des pluies est toujours là... et le bureau prend l'eau de plus en plus. Un ordinateur et plusieurs classeurs de documents comptables en ont déjà fait les frais. Le propriétaire doit faire des travaux, mais quand ?
Grosses bises à tous et à la prochaine !

Rémi - Flo - Samuel - Elisa

Sierra Leone 2005-2006    Le 28/08/2005    Le 12/11/2005