Une famille autour du monde
 

MISSIONS HUMANITAIRES

 Sierra Leone 2005-2006
 Sri Lanka 2000-2001
     Le 17/08/2000
     Le 01/09/2000
     Le 06/09/2000
     Le 24/09/2000
     Le 27/09/2000
     Le 05/10/2000
     Le 22/10/2000
     Le 06/12/2000
     Le 07/12/2000
     Le 04/01/2001
     Le 14/01/2001
     Le 04/02/2001
     Le 04/03/2001
     Le 23/03/2001
     Le 24/03/2001
     Le 07/04/2001
     Le 07/05/2001
     Le 22/05/2001
     Le 26/05/2001
     Le 11/06/2001
     Le 24/06/2001
     Le 06/07/2001
 Angola 1996-1998

À Colombo

Compteur visiteurs

 

Le 24/09/2000 : le Sri Lanka, un pays en guerre

Cette fois, ça y est, tout le monde est au boulot ! J'ai commencé le 8 septembre, par un briefing avec Manuel, le chef de mission. Les enfants, quant à eux, ont fait leur rentrée le 11 septembre.
Statue de bouddha debout Brièvement et schématiquement, je vais essayer de vous expliquer comment le Sri Lanka en est arrivé à la situation actuelle. Historiquement, les Cinghalais (qui représentent environ 13 millions d'individus, soit grosso modo les trois quarts de la population sri lankaise) auraient été les premiers à occuper l'île. Surtout le sud-ouest et le centre : il y a plus de pluie, les cultures y sont donc plus faciles. Par la suite, des Tamouls sont arrivés d'Inde. Ils ont peuplé le nord de l'île, une zone aride qu'ils ont rendu exploitable grâce à de gros travaux d'irrigation. Tout ceci se passait avant le 10ème Siècle de notre ère et tout ce petit monde vivait plus ou moins en bons termes...
Dans les années 1600, le Sri Lanka (ou plutôt Ceylan, à l'époque) a été colonisé par les Portugais, puis par les Hollandais, mais à chaque fois pour de courtes durées. Finalement, les Anglais se sont imposés. Ils ont administré l'île du début du 19ème Siècle jusqu'à l'indépendance, en 1948. Ils ont, entre autres "importé" des Tamouls d'Inde pour servir de main d'oeuvre dans les plantations de thé qu'ils ont créées dans les montagnes du sud de l'île.
Aujourd'hui, les Tamouls représentent donc un quart de la population du Sri Lanka. C'est peu, mais les Cinghalais les considèrent comme une possible menace d'invasion, car il y en a encore beaucoup en Inde. Peut-être 30 millions, au total. Ajoutez à cela des différences de religion : les Cinghalais sont presque tous bouddhistes, alors que les Tamouls sont hindous, musulmans ou chrétiens. Voilà déjà quelques bonnes raisons de rendre la situation explosive... Comme, en plus, les Anglais n'ont pas manqué d'exacerber les querelles (diviser pour mieux régner, évidemment) ça ne pouvait pas s'arranger. À une certaine époque, la seule langue officielle (en-dehors de l'anglais) était le cinghalais. Le bouddhisme atteignait pratiquement le niveau de religion d'état. Les Tamouls n'étaient plus que des citoyens de seconde zone. Méprisés, ils ont évidemment commencé à penser à un état indépendant qui leur rendrait une certaine dignité. Des groupes armés de libération se sont créés. Le plus important d'entre eux est le LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam). On les appelle simplement "les Tigres".
Coucher de soleil Les haines entre communautés étant ce qu'elles sont, la violence a flambé au début des années 80. Les Cinghalais qui habitaient en zone majoritairement tamoule se sont déplacés vers le sud, pendant que les Tamouls du sud prenaient le chemin inverse. Depuis, c'est la guerre. La zone "cleared" (contrôlée par le gouvernement) comprend tout le sud-ouest du pays. Au nord, elle s'arrête au niveau de Vavuniya (environ 40 km au nord de Anuradhapura) ; à l'est, elle s'arrête à une trentaine de kilomètres de la côte. Après, il y a des subtilités : la ville de Batticaloa, sur la côte est, est "cleared" ainsi que la route qui y mène, mais toutes les campagnes alentours sont "uncleared" (ie sous contrôle du LTTE).
La population est évidemment prise en otage, coincée entre la Sri Lankan Army gouvernementale et les Tigres qui imposent à toutes les familles de donner au moins un enfant pour combattre. Sans parler des "taxes" de tous bords. Les déplacements sont quasiment impossibles près des lignes de front. L'accès aux soins est donc très limité. Et c'est là que notre ONG intervient.

Sri Lanka 2000-2001    Le 06/09/2000    Le 27/09/2000