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 Angola 1996-1998

À Colombo

Compteur visiteurs

 

Le 07/05/2001 : vacances dans le Sud de l'île

Aujourd'hui est jour férié au Sri Lanka. Et demain aussi ! Tous les mois, il y a les "poya days" (jours de pleine lune) qui sont fériés, mais comme celui du mois de mai est particulièrement important, il y a le "Vesak Poya day" (chacun a son nom) et le "jour d'avant Vesak Poya day" qui sont fériés. On avait eu le même genre de chose le mois dernier pour le nouvel-an cinghalais et tamoul : ça permet de mieux préparer les festivités ! Cela dit, cette fois, les festivités risquent de tomber plus ou moins à l'eau. Et pas seulement parce qu'il pleut en ce moment ! C'est simple, il est 10h45 à Colombo et on y voit comme le soir à la tombée de la nuit. Le tonnerre roule dans le lointain ; ça va sûrement se rapprocher.
Non, si les festivités risquent de ne pas avoir tout à fait le même goût cette année, c'est parce qu'il y a eu des incidents à Colombo la semaine dernière. Mercredi, des cinghalais s'en sont pris à la communauté musulmane en mettant le feu à deux mosquées et toute une ribambelle de magasins musulmans. Résultat : vendredi, après la grande prière, les musulmans ont riposté en attaquant à leur tour des magasins cinghalais, notamment dans le quartier de Pettah, au nord de Colombo. Ils ont même failli mettre le feu à une station-service ! Bref, vendredi soir, à 17h30, on apprenait qu'il y avait couvre-feu à 18h dans Colombo. Dans les rues (en tout cas, dans le quartier où nous nous trouvons, soit environ 5 km au sud de Pettah) c'était la pagaille la plus complète. Tout le monde avait eu l'info au dernier moment et ça bouchonnait de partout. Moi, c'est Rudran, un de nos chauffeurs, qui m'a ramenée en touk-touk à la maison. Rémi rentrait de Batticaloa. Il est arrivé avec Fred (l'autre chauffeur) vers 20h... et il y avait autant de monde dans les rues qu'un jour normal. Le check point qui se trouve juste à l'embranchement de chez nous n'était même pas fermé. En bref, le couvre-feu n'a dû être vraiment imposé que dans les quartiers concernés.
À la plage Hier et avant-hier, nous sommes passés dans des quartiers à majorité musulmane : peu de monde dans les rues, beaucoup de magasins fermés... Tout ça est d'autant plus bizarre que les musulmans se tiennent soigneusement à l'écart des problèmes entre cinghalais et tamouls. Il y aurait de la manipulation politique derrière tout ça que ça n'aurait rien d'étonnant.
Le cessez-le-feu unilatéral déclaré par le LTTE juste avant Noël a expiré pour la quatrième fois le 24 avril. Il n'a pas été renouvelé. L'armée a lancé une offensive de grande envergure pour repousser le LTTE au-delà de Elephant Pass mais ça n'a rien donné. Trois jours de combats intensifs. Quelques centaines de morts. Dans les 2.000 blessés. Et le LTTE les a renvoyés à leur point de départ. Une riposte tellement bien organisée, avec tellement de matériel qu'il se pourrait bien qu'ils (les Tigres) soient prêts à tenter de reprendre la péninsule. Du coup, les journaux gouvernementaux sont inondés d'appels à la négociation. Ce serait le moment ou jamais d'entamer des pourparlers... Pourquoi est-ce que ça n'a pas été fait pendant le cessez-le-feu, on se le demande !
De notre côté, nous avons enfin pu le mois dernier prendre une vraie semaine de vacances. Nous avons donc loué une voiture (une vanette, en fait) et nous sommes partis vers le sud le dimanche 15/04. Première étape à Unawatuna (quelques kilomètres après Galle), où nous avions passé quelques jours après Noël. Le lendemain, départ vers l'est. Visite d'un temple bouddhiste. Arrêt déjeuner (et baignade) dans la baie de Weligama. Arrêt pour la nuit à Tangalle... et impossible de trouver du pain où que ce soit ! C'était juste après le Nouvel-An et toutes les boulangeries étaient fermées jusqu'au 20/04...
Encore une journée pour aller tranquillement jusqu'à Tissamaharama, dans le sud-est et se renseigner sur les modalités d'entrée au parc Yala. Et c'est le genre de circonstance où on apprécie d'avoir un visa de résident dans son passeport ! Celui-ci nous permet en effet de bénéficier du tarif sri lankais, qui est tout de même cent fois moins élevé que le tarif "touriste". Vous avez bien lu : CENT fois !
Visite d'un temple Sur une carte du Sri Lanka, le parc Yala est immense. Mais en fait, seule une petite partie est ouverte aux visiteurs. Un petit triangle qui monte jusqu'à Yala sur la côte, et dont le côté nord suit une rivière. Quand on s'approche de cette limite, on rencontre des militaires dans leurs bunkers de sacs de sable. Au-delà, le discours officiel est que la présence du LTTE ne permet pas d'assurer la sécurité des visiteurs. Le discours officieux est que l'armée y a des camps d'entraînement supervisés par l'armée nord-américaine. Bonjour la réserve naturelle : on y trouve de drôles de bestioles !
Bon, on a quand même vu de vrais animaux sauvages. Des antilopes par dizaines, des sangliers, des buffles, des éléphants, quelques crocodiles, des mangoustes, des iguanes, des aigles, des paons en veux-tu en voilà (il y en avait même un qui faisait la roue devant sa belle), des cigognes, des singes... et même un ours. Eh oui, il y a des ours au Sri Lanka ! Noirs, petits et très sauvages. Celui-là, on l'a à peine aperçu, et encore, c'est bien parce qu'on est allé fouiner dans les coins où aucun véhicule ne va. Il a traversé la piste à quelques centaines de mètres de la voiture, puis s'est caché dans les fourrés. On l'a encore entr'aperçu accroché à un arbre, mais quand on s'est arrêté devant, il s'est enfui.
L'accès au parc n'est autorisé qu'avec un "pisteur". Autrement dit quelqu'un qui connaît le parc, sait où on a le plus de chances de trouver des animaux et, en théorie, connaît aussi leur mode de vie. En pratique, ce n'est pas toujours le cas. En plus, il a fallu en trouver un qui parle anglais (ce n'est pas le cas de tous) et qui accepte de passer toute la journée avec nous : en effet, il n'était pas question pour nous de nous contenter des trois heures réglementaires !
L'éléphant reste pour tout le monde LA bête à voir. Dès qu'un pisteur en a repéré un, il passe le message à tous ceux qu'il croise. Cela dit, les rencontres impromptues sont aussi possibles. Et parfois stressantes... Le pisteur avait repéré un éléphant dans les fourrés, sur la droite de la piste. Rémi approche doucement la voiture et s'arrête. Le pisteur demande qu'il arrête le moteur et nous fait signe de nous taire. L'éléphant broute tranquillement des feuilles d'arbre pendant un moment, puis décide de traverser la piste. Il se retrouve alors nez à nez avec la voiture, la tête à un mètre à peine de nos fenêtres ouvertes, le regard pas franchement amical... Et c'est le moment qu'Elisa choisit pour s'exclamer bien fort : "oh, un éléphant !". On a beau être dans une vanette, on ne fait pas le poids...

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