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VOYAGES AU LONG COURS

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Arrêts sur image : la valse des voitures

Les cargos Grimaldi sont équipés pour transporter toutes sortes de marchandises, mais s'il y a un domaine dans lequel ils se sont spécialisés, c'est bien celui du transport des voitures. A l'origine : l'exportation des Fiat fabriquées en Italie.

Des voitures jusque sur le pont

La compagnie Grimaldi possède aujourd'hui une soixantaine de cargos. Une dizaine d'entre eux sont affectés à la ligne Europe du Nord-Amérique du Sud. La plupart n'ont que quelques années et sont construits selon un plan identique.
Des soutes pleines Un cargo Grimaldi, c'est donc en général un navire de plus de 200 m de long, sur une quarantaine de haut, capable de marcher à 20 noeuds et de transporter jusqu'à 4.500 voitures. Le chargement se fait à l'arrière, par une immense rampe qui permet de desservir tous les étages, soit 11 niveaux dédiés à la marchandise. Les deux premiers niveaux (sous la ligne de flottaison) reçoivent en général du "vrac" (palettes de contreplaqué, rouleaux de papier...), des containers, ou des véhicules de grandes dimensions : camions, engins de travaux publics. Le niveau 3 est celui auquel on accède directement depuis la rampe. Haut de six mètres, il est équipé de deux plateaux mobiles qui permettent, si nécessaire, de créer les niveaux 4 et 5. Ceux-ci ont une hauteur sous barrot de 1,70m et sont utilisés exclusivement pour le chargement de voitures. Lorsqu'ils ne sont pas mis en place, le niveau 3 reçoit le même type de marchandises que les niveaux 1 et 2. Le niveau 6 est suffisamment haut à l'arrière pour qu'on y charge des camions et se divise à l'avant en deux niveaux de voitures (niveaux 6 et 7). Les niveaux 8, 9, 10 et 11 ne sont utilisés que pour des véhicules. Les trois derniers sont plus courts (94 m) car l'avant du bateau est destiné au chargement de containers par les grues extérieures. Enfin, en cas de besoin, le pont (niveau 13) est également équipé pour le transport de voitures. Et on peut même en faire voyager à l'extérieur, au-dessus des containers !

Neuves dans un sens...

Le temps où les véhicules étaient construits dans les pays développés puis exportés vers les pays moins riches est en partie révolu. Certes, les grandes marques européennes continuent de fabriquer sur le vieux continent leurs modèles haut de gamme. La "qualité allemande" ne peut pas complètement devenir un vain mot. Mais pour les modèles moins prestigieux, il en va tout autrement. Désormais, c'est au Brésil qu'on les produit. La main d'oeuvre y étant beaucoup moins chère, les bénéfices retirés de la vente sont (malgré le prix du transport) bien plus élevés. Une petite voiture que l'on peut acheter neuve au Brésil pour l'équivalent de 6.000 € vous est en effet vendue près du double. Et sur le prix de vente brésilien il y a déjà une marge bénéficiaire...
Véhicules en attente de chargement à Río Lors des escales à Santos ou Río, le cargo se remplit de voitures Fiat ou Volkswagen. De camions Scania ou de fourgons Mercedes. Les pays de destination sont aussi variés que possible : Russie, Syrie, Emirats Arabes Unis, Tunisie, Suède, Algérie, Syrie, Grèce, Italie, France, Allemagne, Espagne... Il y en a pour le monde entier ! On les amène à Anvers, en Belgique, où ils seront dispatchés sur d'autres bateaux.
Le chargement se fait en plusieurs étapes. Une première équipe de chauffeurs amène les véhicules jusqu'au pied du bateau (après une rapide inspection pour vérifier leur bon état). Là, une deuxième équipe prend le relais pour les amener à l'intérieur. Ensuite, ce sont des membres d'équipage qui s'occupent de l'arrimage des véhicules. Les chauffeurs n'ont évidemment aucune considération pour ces moteurs neufs. Démarrages sur les chapeaux de roue et virages en dérapage sont monnaie courante. Depuis l'intérieur des cabines, on entend le crissement des pneus lors du chargement du niveau 11 ! Et lorsque le travail se fait de nuit, on n'hésite pas non plus à griller une cigarette ou même carrément faire une petite sieste dans la voiture neuve dont vous allez prendre un soin jaloux, croyant naïvement qu'elle n'a jamais été maltraitée...

... usagées dans l'autre

Anvers est la plaque tournante de ce commerce en forme de jeu d'échecs. Des milliers de véhicules en tous genres y transitent. L'escale peut y durer plusieurs jours.
A Dakar Ensuite, en Europe, ce sont au contraire surtout des véhicules d'occasion qui sont chargés. Nos rebuts. Tout ce que nos contrôles techniques considèrent comme des dangers publics part pour entamer une nouvelle vie. En Afrique, le plus souvent. Le chargement est encore moins précautionneux que dans l'autre sens : pourquoi s'en faire puisque la plupart de ces véhicules sont déjà en mauvais état ?
Lors du déchargement, les problèmes de démarrage sont nombreux : les batteries supportent mal l'inactivité. Une voiture un peu puissante va donc être utilisée pour en pousser une autre. Voire deux autres. Et si ça ne suffit pas, les outils de manutention prennent le relais. Mais ici, les acheteurs ne se laissent pas arrêter par un radiateur qui fume ou un pare-chocs qui tombe en lambeaux. Les magiciens des rues sauront donner une nouvelle jeunesse à ces épaves !

Au pays de la "yerba mate"