Une famille autour du monde
 

MISSIONS HUMANITAIRES

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 Angola 1996-1998

À Colombo

Compteur visiteurs

 

Le 22/05/2001 : changement d'ambiance en capitale

Tiens, des nouvelles de notre ami Boris, ça vous tente ? Vous savez qu'il devait rentrer à Paris le 27 avril... Eh bien, trois jours avant, figurez-vous qu'il me téléphone en me disant : "finalement, ça ne m'intéresse pas de partir maintenant, j'ai peut-être une possibilité de m'installer au Sri Lanka, est-ce qu'on peut reculer ma date de départ ?" Ben, tiens ! Nouveau contact avec Paris pour savoir ce qu'on fait. Résultat des courses : contractuellement, notre ONG est tenue de lui payer un billet d'avion retour vers son pays d'origine. Par contre, s'il ne vient pas debriefer à Paris, ses dernières indemnités ne lui sont pas versées et il est mis en liste rouge. Viré, quoi. J'ai retransmis le message à Boris, qui n'en a manifestement rien eu à faire... Mais nous devions toujours lui donner ce fameux billet d'avion, et là il y avait un problème, à savoir que l'agence de voyage demandait une photocopie du passeport de Boris pour émettre le billet. Seulement, son passeport, on le lui avait remis depuis longtemps !
Il y a 3 semaines, j'ai donc rappelé Boris pour lui demander une photocopie de son passeport. "Pas de problème, je te l'amène la semaine prochaine". Evidemment, il n'est pas venu... Or son visa de résident expire le 26/05. Il fallait donc absolument qu'on lui fournisse un billet d'avion à utiliser avant cette date ! En discutant un peu avec le gars de l'agence, il a finalement accepté d'émettre le billet avec pour seule information le numéro de passeport de Boris et ça, c'est une info qu'on avait en stock !
Mardi dernier, finalement, j'ai reçu le fameux billet d'avion. Aller simple Colombo-Paris-Moscou. Coup de fil à Alex pour lui dire qu'il n'avait plus qu'à venir le chercher... et vous savez quoi ? Trois heures plus tard, il était au bureau ! Du jamais vu ! Comme quoi, quand il veut faire vite, il peut... Comme son visa expirait le 26/05, on lui avait réservé un vol pour le 25/05. Evidemment, il m'a demandé s'il pouvait changer la date. Je lui ai dit qu'il n'avait qu'à se débrouiller lui-même ! Il a signé un reçu, comme quoi notre ONG ne lui devait plus rien. L'immigration sri lankaise et l'Ambassade de France ont été prévenues qu'il n'avait plus rien à voir avec notre ONG et que toute éventuelle demande de visa présentée sous couvert de celle-ci serait suspecte. Maintenant, on attend la prochaine surprise...
A part ça, le 21 avril dernier, la femme de Manuel a donné naissance à un petit garçon qui se porte comme un charme. La date d'accouchement prévue était dépassée de quelques jours et le bébé commençait apparemment à manquer d'oxygène. Du coup, le médecin qui la suivait a décidé de lui faire une césarienne. Pourquoi une césarienne et pas simplement déclencher l'accouchement ? Sans doute pour de basses raisons monétaires : la césarienne a dû lui rapporter dix fois plus qu'un accouchement normal. Ici, la médecine, c'est avant tout un business. Il n'est pas rare qu'un médecin consulte dans deux ou trois hôpitaux différents, plus à son domicile. La durée standard d'une consultation est de trois minutes. Inutile de dire que les auscultations sont rapides ! Ce qui est fou dans l'histoire, c'est que sur le prix d'une consultation, 20 % seulement reviennent à l'hôpital. Les 80 % restants vont directement dans la poche du médecin.
Le mois précédant l'accouchement n'a pas été de tout repos au bureau. Je ne sais pas si Manuel était stressé par l'approche de la naissance, mais il est devenu presque impossible de travailler avec lui. Il critiquait tout ce qu'on faisait et surtout ce que, moi, je faisais. Pendant l'absence de Rémi, il s'est carrément déchaîné. Chaque jour apportait son lot de petites phrases assassines. Des divergences d'opinion connues et acceptées depuis le début de ma mission ont soudain pris une proportion insupportable. J'en arrivais à compter les semaines jusqu'à "la quille"... Et puis les choses se sont arrangées. Mais l'ambiance a changé. L'équipe a pris du plomb dans l'aile.
Sur ces entrefaites, toute la famille (Manuel, sa femme et le bébé) s'est envolée pour la France. Début juin, il y a la "semaine des coordinateurs" à Paris (au moment de l'Assemblée Générale de notre ONG) et avant, Manuel doit s'occuper du renouvellement de sa carte de séjour. Ils ne seront pas de retour avant le 16/06 et à cette date, nous commencerons à penser très sérieusement à notre départ du Sri Lanka.
La remplaçante de Rémi s'appelle Elisabeth. Elle est française et elle arrive le 31/05 avec son ami sierra leonais et leur petite fille de 4 mois. La passation doit durer cinq semaines, pour qu'elle ait le temps de faire une visite approfondie de tous les terrains avec Rémi. Autant dire que pendant ces cinq semaines, nous n'allons pas nous voir beaucoup, mais bon... Ce sera la dernière ligne droite !
Ma remplaçante s'appelle Eva. Elle est roumaine et elle arrive le 21/06. Son mari est français. Il remplacera Manuel et devrait arriver le 23/08. Ils ont un fils qui entrera en grande section à l'école française l'année prochaine. Pour nous, une passation de deux semaines devrait suffire, dans la mesure où nous n'allons pas faire de visites terrain ensemble.
Pour Marina, il n'y a pas de remplaçant identifié. Il y en a eu un, il y a environ quatre mois, mais finalement il a refusé le poste. Il faut dire que c'était un homme qui voulait venir avec son ami. Or l'homosexualité, au Sri Lanka, non seulement c'est mal vu, mais surtout c'est un délit passible d'emprisonnement. Manuel était d'avis que ça ne posait pas de problème. Ce n'était pas le cas de Marina, Rémi et moi. Le coordinateur médical a un gros rôle de représentation de notre ONG, notamment auprès des autorités sanitaires (ministère de la santé, etc). C'est quelqu'un qui doit être connu et dont la vie privée doit être sinon exemplaire, du moins acceptable pour les standards locaux. Cela dit, Marina part de toutes façons fin juillet.
Oscar nous a quittés mi-avril. Il n'a donc finalement passé que trois mois à Colombo. C'est peu et Suhantan était un peu frustré : il estime qu'il aurait pu (et dû) apprendre beaucoup plus de choses. Il faut dire aussi qu'Oscar n'avait pas le profil idéal. Rémi avait demandé un log capable de faire de la formation technique, parce que c'est ce qui manque le plus à Suhantan. Par exemple, il a du mal à se faire respecter par les chauffeurs parce qu'il ne connaît pas grand-chose en mécanique. Le problème, c'est qu'Oscar ne s'y connaissait pas beaucoup plus...
Au moment de son départ, il y a eu un certain malaise dans le service logistique. Suhantan ne se sentait pas bien dans son poste de log capitale et demandait à redevenir log supplies. De son côté, Shobana disait qu'elle ne pouvait plus travailler avec Suhantan et qu'elle préférerait retourner à Madhu comme simple traductrice... Le fait est que l'intégration à Colombo est difficile à tous les niveaux. Les autorités ne lui ont délivré un "pass" valable 6 mois qu'après de multiples convocations et questions. Il a même fallu que Rémi, en tant que supérieur hiérarchique, se porte garant de sa respectabilité... Après, le personnel de Colombo a pris aussi plus ou moins bien l'arrivée d'une femme à un poste logistique. Une femme jeune (qui, donc, n'y connaît rien puisqu'elle n'a pas d'expérience) et qui vient de Jaffna (et donc, est suspecte d'appartenir au LTTE)...

Sri Lanka 2000-2001    Le 07/05/2001    Le 26/05/2001