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Le 6 août 2003, de Santa Cruz (Bolivie) |
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Bonjour tout le monde |
LA CARTE |
Après avoir finalement passé un mois à Potosi, nous en sommes repartis le 10 juillet, en direction d'Uyuni. Là, sur la route, nous avons eu notre record de froid : - 16,7 °C. A l'extérieur, tout de même ! Dedans, le thermomètre n'est pas allé en-dessous de 0 °C, mais c'est bien parce que nous avions mis le chauffage...
Le lendemain matin, alors que le soleil n'arrivait toujours pas à faire passer les températures en positif, nous avons vu débarquer un cycliste. Congelé !
Stefan est allemand. Il est en voyage pour six mois en Amérique du Sud. Et il était tout content d'entrer dans le VW le temps d'un café ! Manifestement, voyager seul lui pèse. Alors nous avons passé deux bonnes heures à discuter ensemble. Et c'est bien parce que les enfants s'impatientaient que nous nous sommes finalement séparés. Mais nous allions dans la direction opposée...
Le surlendemain, à Pulacayo, nous avons rendu visite à la mère de Juan. En fait, nous étions arrivés en fin d'après-midi, alors nous avons passé la nuit sur place avant d'aller la voir. A Uyuni, nous avons fait provision de viande de lama (fraîche et séchée) avant de partir en direction du salar. C'était la veille de la pleine lune, aussi nous avons décidé de passer la nuit en plein milieu du lac blanc, histoire de s'en mettre plein les mirettes au coucher et au lever du soleil. Nous n'avons pas été déçus... Et nous n'avons même pas eu trop froid : le vent est allé se coucher en même temps que nous.
Ensuite, par de toutes petites pistes, nous avons rejoint la route principale vers Oruro. En jouant au passage le rôle d'ambulanciers pour une femme dont le fils s'était fait un trou dans la joue. Apparemment, le gosse courait derrière les moutons, un bâton à la main. Il est tombé et le bâton lui a percé la joue. Nous l'avons chargé au bord de la piste deux bonnes heures plus tard et l'avons amené à l'hôpital le plus proche.
Enfin, le 15 juillet, nous sommes arrivés à La Paz. Pour nous, c'est la plus belle capitale du monde. Une ville toute en longueur et en relief étalée sur les parois d'un immense canyon, au pied de l'Illimani. Le cadre est vraiment grandiose. Mais les Boliviens auxquels nous avons exprimé notre point de vue ont été choqués que nous la trouvions plus belle que Paris ! En tout cas, Samuel et Elisa se sont vite ralliés à notre point de vue.
Là, nous avons dû passer à l'Ambassade de France pour demander au service culturel une autorisation d'inscrire les enfants au CNED pour la prochaine année scolaire. C'est ridicule puisqu'on nous l'a délivrée sans même avoir vu les enfants, mais c'est obligatoire... Ensuite, nous avons rejoint la ville d'El Alto, tout en haut du canyon (la banlieue pauvre de La Paz) pour retrouver le Padre Juan, que nous avions connu à Potosi en 1993 et 1994. Il gère des centres de soutien scolaire pour les enfants défavorisés et c'est dans l'un d'entre eux qu'il nous a hébergés pendant deux semaines (voir notre Arrêt sur image : Nidelbarmi, une autre idée de l'enseignement).
Un jour sur deux environ, nous descendions dans le centre ville, mais en utilisant les transports publics. Etant donné l'anarchie dans laquelle se fait la circulation automobile dans La Paz, c'est aussi simple ! Et puis, c'était aussi une expérience intéressante pour les enfants. En effet, ils ne paient pas dans les bus et les "minis" (petits fourgons équipés, quand même, de 14 places assises payantes) mais n'ont pas droit non plus à une place assise. Alors quand nous revenions chargés de courses, c'était plutôt folklo de s'entasser sur deux sièges !
Nous avons évidemment passé beaucoup de temps dans les différents marchés. C'est quelque chose dont on ne se lasse jamais ! Nous avons aussi fait le plein d'instruments de musique locaux. Il y en a assez pour monter un groupe mais il manque la pratique. Sinon, il a (encore) fallu faire réparer l'inverter. C'est décidément un appareil fragile : si on ne respecte pas l'ordre de branchement idéal, il ne supporte pas... Du coup, nous n'osons plus l'utiliser !
Côté fourgon, Rémi a mis en place un nouveau système pour transformer le dossier de mon siège (lorsque nous sommes à table, derrière) en rallonge pour son lit. C'est beaucoup plus solide que l'ancien et je peux enfin m'appuyer vraiment sur mon dossier.
Histoire de faire monter les enfants à plus de 5.000 m, nous sommes aussi allés à Chacaltaya "la station de ski la plus haute du monde". Le Club Andin Bolivien y faisait en effet fonctionner une piste de ski, mais aujourd'hui il n'y a plus rien. D'ailleurs, il n'y a pas énormément de neige. Mais cela reste un endroit relativement facile d'accès. Le chemin s'arrête à environ 5.100 m. Jusque là, pas de problème : c'est le fourgon qui peine. Mais pour atteindre le sommet, à 5.300 m, il faut faire fonctionner ses jambes. Et à cette altitude-là, ce n'est pas facile. Samuel et Elisa ont traîné la patte, c'est le moins que l'on puisse dire, mais ils sont arrivés en haut... et ils étaient plutôt contents !
A La Paz, nous avons de nouveau revu Randall, le Nord-Américain en vélo qui nous avait rejoints à Potosi. Nous avons surtout retrouvé Lise et Olivier, les Canadiens qui se trouvaient sur le bateau avec nous pour traverser l'Atlantique. Nous ne les avions pas vus depuis la Péninsule Valdes, en novembre. Inutile de dire que nous avions pas mal de choses à nous raconter...
Pendant notre dernière nuit à El Alto, il a neigé. Les sommets alentours étaient tout blancs. Et cela a continué le lendemain. Du coup, sur la route de Cochabamba, nous étions au milieu des montagnes enneigées. C'était vraiment superbe. Jusqu'au col de la Cumbre, à 4.496 m. Après, on descend très vite à moins de 3.000 m et les températures sont tout de suite plus clémentes. Fini, les nuits à -10 °C !
A Cochabamba, nous ne nous sommes pas arrêtés. Juste le temps de faire quelques courses avant de continuer vers Santa Cruz par l'ancienne route, celle qui passe dans les montagnes. D'après notre guide, elle n'était pas goudronnée et pour cette raison le trafic se faisait essentiellement par la nouvelle route des basses terres. En fait, près des trois quarts du trajet se font sur du goudron. En plus, les paysages sont superbes. Comme quoi, il ne faut pas toujours croire ce que racontent les bouquins !
Le 1er août, c'était l'anniversaire de Samuel. Il nous avait dit qu'il voulait le passer en Bolivie, "au milieu de nulle part". En fait, à La Paz, il nous le rappelait même tous les jours ! Alors, nous lui avons trouvé un superbe lieu isolé, sur un petit chemin en cul-de-sac, dans la montée vers Valle Grande. Le point de vue sur la vallée valait vraiment le détour.
Nous avons passé la journée là avant de rejoindre à la nuit le petit village de La Higuera. C'est presque un hameau : une vingtaine d'habitants à peine. Mais c'est un lieu symbolique, puisque c'est là que Che Guevara a été exécuté par l'armée bolivienne en 1967. En fait, nous n'avions pas vraiment prévu d'y passer. Mais Juan et Aude, les Français dont nous avions fait la connaissance à Potosi, venaient d'y acheter une maison. Alors nous avons eu envie de venir voir. Tant mieux ! La région est vraiment chouette et le climat très agréable.
Après, il y a évidemment ceux qui pensent surtout à gagner de l'argent sur le souvenir du Che... Le premier soir, nous n'avions pas encore coupé le moteur qu'une femme venait nous proposer d'aller voir chez elle des photos du Che. Elle pouvait aussi nous préparer à manger, nous vendre des sodas, elle avait même une maison à nous vendre ! Il faut dire que la moitié des maisons de La Higuera sont vides... Ensuite, il y a aussi l'ancienne école à visiter (c'est là que le Che a été gardé et exécuté) et, si vous avez le temps, la ravine du Churo : l'endroit où le Che a été fait prisonnier. Tout se vend, bien sûr, et cette commercialisation est bien loin de l'idéal défendu par le malheureux héros des lieux...
Pour couronner le tout, Juan et Aude n'étaient même pas là lorsque nous sommes arrivés : ils étaient partis à Santa Cruz. Alors nous avons passé une journée à nous balader à pied dans les environs en les attendant, au cas où. Et nous avons été bien inspirés, puisque le lendemain ils étaient là. Comme ils viennent de passer deux ans au Brésil, nous les avons mitraillés de questions sur ce pays que nous ne connaissons absolument pas. Malheureusement, ils ne l'ont pas traversé vers le nord. Ils n'ont donc pas pu nous donner beaucoup d'informations sur les routes trans-amazoniennes. Nous verrons sur place ce qu'il en est.
Après cet aller-retour vers La Higuera, nous avons rejoint la route vers Santa Cruz. Très vite, l'altitude diminue. La végétation change. De grands arbres apparaissent, en même temps que des plantes tropicales. Les bananiers deviennent courants, comme la canne à sucre ou les flamboyants. La terre est rouge. Les gens n'ont plus les mêmes traits que sur l'Altiplano. C'est une autre Bolivie que nous découvrons.
Aujourd'hui, 6 août, c'est la fête nationale. Nous sommes arrivés à Santa Cruz dans une ville déserte. Enfin, le centre. Car les faubourgs étaient pleins de vie. Demain ou après-demain, nous reprendrons la route. Direction : le Brésil !
Grosses bises à tous et à la prochaine.
Rémi - Flo - Samuel - Elisa |
Carnets de route
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