Une famille autour du monde
 

VOYAGES AU LONG COURS

 Amérique du Sud 2002-2004
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Le 2 mai 2004, de Hernandarias (Paraguay)
 

Bonjour tout le monde

LA CARTE

Asunción, la capitale du Paraguay, nous a finalement retenus quatre semaines. C'est qu'il y en a eu, des choses à faire...
D'abord, nous nous sommes occupés d'envoyer un fax à Toshiba France au sujet de notre ordinateur portable. Car celui-ci continue de nous causer des soucis. Certes, depuis le deuxième remplacement de la carte-mère, il fonctionne... mais la carte-réseau, elle, est toujours inutilisable, ce qui nous empêche de relever notre courrier en branchant directement notre machine sur le réseau des cybercafés. Dommage : c'était notre utilisation majeure ! Quant aux performances, elles sont tout simplement devenues lamentables. L'unité centrale est saturée dès que nous utilisons l'explorateur, sous quelque forme que ce soit, et il faut parfois attendre plusieurs minutes avant qu'un fichier ne s'ouvre. Bref, nous sommes vraiment tombés sur un mauvais numéro.
Flo au travail sur le site dans le garage Comme la garantie d'un an sera expirée à notre retour en France, nous avions contacté Toshiba France pour leur exposer nos problèmes. Par courriel, évidemment. On nous a laconiquement répondu qu'il fallait les joindre par téléphone, sur un 0 8XX inutilisable depuis l'étranger... Nous leur avons donc renvoyé un nouveau courriel, auquel il n'y a jamais eu de réponse. En désespoir de cause, nous avons demandé à nos fidèles Bruno et Nadine de téléphoner pour nous. On leur a dit que seuls les messages reçus par fax étaient pris en compte. Ils en ont tout de suite envoyé un, mais sans plus de succès. Nous avons alors imprimé notre courriel d'origine et l'avons envoyé par fax depuis Asunción. Cette fois, il y a eu une réponse... par courriel ! Pardi, cela coûte moins cher... On nous demande, dès notre retour en France, d'expédier notre ordinateur, avec tous ses accessoires, dans son emballage d'origine, pour une analyse. Manifestement, on ne fait aucune confiance aux représentants officiels de la marque à l'étranger. Après, nous saurons si le service après-vente de Toshiba est digne de ce nom ou si le premier prétexte (genre : "il manque un emballage en plastique") est utilisé pour évacuer le problème... En attendant, nous travaillons avec ce que nous avons.
Ensuite, il y a eu le frigo à réparer. Cela s'est fait assez vite et pour un prix trois fois moins élevé que ce qui nous avait été demandé à Filadelfia.
Enfin, nous nous sommes occupés du fourgon. A près de 190.000 km, le moteur commençait à donner de sérieux signes de fatigue. Il y avait déjà un moment que l'idée de le faire refaire nous trottait dans la tête, mais le problème, c'était les pièces de rechange. Introuvables au Brésil, comme en Bolivie. Rémi se faisait surtout du souci pour les pistons, qui sont particuliers sur le moteur turbo diesel. Alors quand l'importateur VW d'Asunción lui a annoncé qu'il les avait en stock, il n'a plus hésité.
Elisa à la vaisselle Le mécanicien nous avait annoncé trois ou quatre jours de travail... Nous avons finalement passé deux semaines dans le garage ! Rémi a bien sûr participé au démontage. Après, il a dû courir (à pied ou en bus) les magasins de pièces détachées pour trouver tout le nécessaire. Le tourneur chargé de ré usiner culasse et cylindres ayant livré son travail dans les délais, il n'y avait plus qu'à remonter. Notre mécanicien s'est alors complètement désintéressé du syncro (le moteur posé sur l'établi, on ne risquait pas de s'en aller !) pour s'occuper d'autres véhicules. Là-dessus arrivent jeudi et vendredi saints, jours fériés au Paraguay. Le travail n'avance évidemment pas... Coincés dans le garage, avec quand même une douche à disposition et un supermarché (ouvert le jeudi) à cinq minutes de marche, nous sommes bien obligés de faire contre mauvaise fortune bon coeur. Rémi nettoie méthodiquement tout ce qui a été démonté et entreprend de remettre en place les accessoires. Moi, je fais la lessive (notamment les housses de coussins qui se salissent d'autant plus vite que nous transpirons beaucoup) et je travaille sur le site internet, entre autres pour y ajouter des cartes. Samuel et Elisa vivent leur vie de leur côté, entre les jeux de société, les dessins et tout ce qu'ils peuvent inventer comme histoires. En parfaite petite femme d'intérieur, Elisa participe aussi à la vaisselle et lave les vêtements de ses poupées.
Le samedi matin, l'espoir renaît : le mécanicien a dit qu'il viendrait travailler. Mais il faut bien vite se rendre à l'évidence : personne n'apparaît, le garage reste fermé... Rémi, qui n'en peut plus de tourner en rond à côté d'un moteur qui ne demande qu'à être remis en place, décide de faire le travail lui-même. Après tout, tout le matériel est là, à disposition, et avec les manuels d'atelier VW il ne risque pas de faire des bêtises. Le soir même, tout est en place.
Le lendemain, jour de Pâques, les enfants partent à la chasse aux oeufs dans le garage. Incroyable : même ici, il y en a !
Lundi matin, tout le monde s'étonne dans l'atelier : "tu as remonté le moteur tout seul ?". Tout le monde, sauf le mécanicien concerné... Mais tout n'est pas fini pour autant : maintenant, c'est le démarreur qui ne veut plus fonctionner. En fait, le solénoïde acheté au Brésil n'était pas prévu pour un moteur diesel, il a donc fini par lâcher. Le temps d'en trouver un autre (une demi-journée) et ça démarre enfin. Il n'y a plus qu'à payer et quitter le garage. Il y a encore un problème de roulement à régler, mais nous préférons voir cela ailleurs.
- A ton avis, il va me demander combien ?
La logique voudrait que nous ne payions pas plus de la moitié du prix convenu puisque la moitié du travail n'a pas été fait par le mécanicien. Mais celui-ci ne voit pas les choses du même oeil et nous propose généreusement une remise de 15 %. Le responsable de l'atelier trouve bien que c'est gonflé, mais le mécanicien est indépendant (il loue l'emplacement pour travailler, mais n'est pas salarié) et c'est avec lui qu'il faut s'entendre. Seulement, il refuse de discuter. Que faire ? Nous n'allons quand même pas payer un travail que Rémi a fait !
- Tant pis, on reste. Ils finiront bien par en avoir marre.
Remise en place du moteur Mais nous prenons aussi contact avec un journaliste local. Notre voyage est un prétexte tout trouvé pour un article de presse. Après, ce que nous dirons dépendra de la suite des évènements ! Averti le lendemain, le responsable de l'atelier prend peur. Et si nous parlions de son entreprise ? En quelques minutes, l'affaire est réglée et nous quittons enfin l'atelier, après avoir payé la moitié du montant initial.
Maintenant, il y a encore un roulement de roue à changer et les freins à régler. Nous n'en avons donc pas fini avec les garages... Après avoir prospecté quelques heures, nous arrivons finalement chez M. Ramirez. L'atelier est immense et bien équipé : cela nous inspire confiance. Pendant que Rémi supervise les opérations, les enfants et moi nous installons sur un banc pour lire une nouvelle fournée de bandes dessinées en sirotant du tereré. Et on nous fournit même la glace !
Cette fois encore, il faut passer la nuit sur place. Heureusement, cela ne pose en général aucun problème. La seule chose, c'est que ce n'est pas un environnement particulièrement agréable... Le lendemain, en fin de matinée, nous sommes prêts à partir. Mais M. Ramirez s'interpose : aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'un de ses employés et sa femme prépare le barbecue pour tout le monde.
- Restez manger !
Comment refuser ? D'autant plus que l'odeur de la viande grillée nous chatouille déjà agréablement les narines...
Cette fois, côté mécanique, tout fonctionne. Le fourgon retrouve une seconde jeunesse. Et si nous lui offrions aussi une nouvelle peinture ? Aussitôt dit, (presque) aussitôt fait : nous prenons rendez-vous le lundi matin suivant avec le peintre. Celui-ci n'apparaîtra finalement qu'en début d'après-midi, mais qui donc songerait à s'en étonner ?
Entre deux séjours en atelier, nous nous installons près du centre ville, sur la Place de l'Indépendance. Le commissariat central est juste à côté. Le premier soir, nous avons la visite d'un policier (ils sont très nombreux à faire des rondes dans la ville) qui se montre encore une fois très courtois. Le week-end, de nombreuses familles viennent profiter de ces espaces verts. Nous y verrons même un groupe folklorique en pleines répétitions.
Danses folkloriques paraguayennes Nous passerons cinq jours à l'atelier de peinture, stationnés d'abord à l'extérieur, puis à l'intérieur du hangar. Dehors, il fait plus frais (il y a de l'air), mais dedans il y a la douche à disposition : on ne peut pas tout avoir ! Juste à côté, un tapissier a son atelier : il refait des selleries de voiture comme des canapés de salon. Samuel et Elisa prendront vite l'habitude d'aller regarder la télévision en compagnie de ses fils. Enfin, le samedi matin, nous sommes prêts à reprendre la route.
Le temps passant, la météo change : les températures fraîchissent. Nous devons même, certaines nuits, remettre les duvets en service. Lorsque la température intérieure descend en dessous de 22°C, nous avons froid ! La pluie aussi apparaît. Bref, c'est l'automne... Avec le changement d'heure, il fait nuit de plus en plus tôt et quand le ciel est couvert il fait nuit noire dès 17h30.
A Asunción, la langue guaranie semble universelle. On l'entend partout dans la rue. Et dans les différents ateliers où nous avons séjourné, les employés parlaient toujours guarani entre eux. Il n'y avait qu'avec nous qu'ils utilisaient l'espagnol. En 1993, lors de notre précédent séjour, c'était différent : l'espagnol était beaucoup plus répandu. Il faut dire que le guarani a été interdit pendant de nombreuses années. Le fait de le parler dans une cour de récréation pouvait valoir à l'imprudent un coup de règle sur la bouche. Quant aux adultes qui se seraient laissé aller à le parler dans la rue, ils s'exposaient à une forte amende. Aujourd'hui, le guarani est la deuxième langue officielle du Paraguay et tout le monde le parle. Comme quoi la meilleure façon d'inciter les gens à faire quelque chose est encore de le leur interdire !
En quittant Asunción, nous prenons la direction du sud-est pour rejoindre la province de Misiones. Ici aussi, les jésuites avaient installé de nombreuses réductions, mais aucune n'a survécu jusqu'à nos jours. A San Ignacio Guazu, un petit musée abrite les statues (réalisées par des indiens Guaranis) qui se trouvaient dans l'église originelle jusqu'à sa destruction en 1921. La nouvelle a été construite au milieu de l'ancienne place. Le village a grandi tout autour.
Plus loin, à Trinidad, il n'y a plus que des ruines de pierre. Mais elles donnent une bonne idée de l'ampleur du travail réalisé. Arrivés sur le site en fin d'après-midi, nous n'avons qu'une demi-heure avant la fermeture, mais nous pourrons revenir le lendemain. Nous faisons donc un premier tour… et lorsque nous nous présentons à la grille, celle-ci est déjà fermée par un cadenas. Les sept ou huit personnes qui buvaient le tereré ici une demi-heure plus tôt ont toutes disparu. Nous voilà quittes pour faire le mur, à la grande joie des enfants.
Le lendemain, alors que nous avons prévu de nous lever tôt pour profiter de la lumière du début de matinée, nous nous réveillons sous la pluie. Et le ciel, plombé de toutes parts, ne laisse guère présager de changement. Nous commençons donc la séance d'école journalière. Mais une heure plus tard, elle est interrompue : il ne pleut plus, retour à la visite.
Ruines jésuites de Trinidad Un peu plus loin, à Bella Vista, c'est chez un fabricant de yerba mate que nous nous arrêtons. Don Lauro nous accueille sans façon et nous fait visiter les installations. Maintenant, nous savons à quoi ressemble cette plante (voir notre Arrêt sur image : au pays de la "yerba mate").
Par la Route 6, nous nous dirigeons maintenant vers le nord-est. Cette région est très agricole. Le soja, notamment, y est beaucoup cultivé. La terre est d'un rouge brique foncé. Après la pluie de la nuit, elle s'est transformée en gadoue. Or il n'y a que la Route 6 qui soit goudronnée. Tous les accès sont des chemins de terre. Les stations-services elles-mêmes ne sont ni goudronnées ni pavées et elles tiennent plus du bourbier que d'autre chose. La route devient toute rouge, ainsi que, bientôt, notre belle peinture neuve...
A Ciudad del Este, ville frontière avec le Brésil, nous sommes coincés dans un embouteillage quand un homme s'approche de nous :
- Il y a du liquide qui sort de ta voiture, dit-il à Rémi.
Sur le goudron, une rigole verte trace son sillage sur plusieurs mètres de long : c'est du liquide de refroidissement. Que se passe-t-il donc ? Le temps de sortir de l'embouteillage et de trouver où se garer, Rémi jette un oeil au moteur : c'est le contact de niveau de liquide de refroidissement qui a cassé. Un premier mai ! Comment allons-nous nous tirer d'affaire ? Nous n'avons pas encore perdu trop de liquide, mais nous ne pouvons pas continuer comme ça longtemps.
En traversant la ville, nous finissons par trouver un magasin de pièces détachées ouvert. Il n'a pas la pièce qu'il nous faut (ce serait trop beau !) mais il a de l'époxy et cela va nous permettre, en attendant mieux, de faire une réparation de fortune. Pendant que Rémi s'en occupe, je prépare à manger. L'époxy aura ainsi tout le temps du repas pour durcir.
Au nord de Ciudad del Este, sur le Río Parana, se trouve la centrale hydroélectrique d'Itaípu. Située sur la frontière avec le Brésil, elle est la plus grande du monde. Le Paraguay en étant très fier, des visites sont organisées... mais pas les jours fériés, ni le dimanche ! Nous devons donc attendre deux jours pour pouvoir en profiter. Ce dimanche, une fois n'est pas coutume, il y a donc école. Car la semaine prochaine, Itaípu et les chutes d'Iguazu nous attendent !
Grosses bises à tous et à la prochaine.

Rémi - Flo - Samuel - Elisa

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