Une famille autour du monde
 

VOYAGES AU LONG COURS

 Amérique du Sud 2002-2004
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Fenêtre sur les Andes (Argentine)

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Le véhicule : un VW Syncro
 

Devenu trop petit pour nous, il a changé de propriétaire en avril 2005, puis de nouveau en ce début d'année 2009.
De notre côté, nous avons toujours des ressorts de suspension renforcés pour VW Syncro. Ils sont  à vendre.

Ce fourgon, nous l'avons acheté d'occasion en 1995. Avec en tête le projet de partir au long cours avec. Déjà pendant notre premier périple en Amérique latine, à l'étroit dans notre 4L, nous réfléchissions aux plans d'aménagement possibles. Car ce devait être, ce ne pouvait être que celui-là !

Volkswagen T2 Syncro Nous voulions un véhicule qui puisse être qualifié d'habitable. Pas comme notre 4L fourgonnette où deux positions seulement étaient envisageables : assis dans la cabine ou bien couchés à l'arrière avec une hauteur sous barrot de 70 cm à peine. Il nous fallait donc un fourgon. Mais nous voulions aussi rester petits pour nous faufiler partout. Enfin, il nous fallait un vrai 4x4, capable de nous faire sortir encore mieux des sentiers battus.

Le Volkswagen T2 Syncro, avec sa fabuleuse transmission par visco-coupleur, s'imposait ! Pour ceux qui ne le connaissent pas, il s'agit d'un système de transmission 4 roues motrices. Sans entrer dans les détails, le véhicule est entraîné par les roues arrière lors des lignes droites. Lorsqu'il y a une différence de rotation entre l'essieu arrière et l'essieu avant (lors d'un virage, d'une dénivellation brusque, d'une amorce de dérapage ou du patinage d'une roue arrière...), le visco-coupleur transmet au pont avant une partie du couple moteur.
Visco-coupleur en coupe Cette transmission se fait de façon automatique, sans que le chauffeavant ur ait besoin de bouger un levier ou quelque commande que ce soit. Elle se fait de façon douce, sans à-coup, un peu à la manière d'un embrayage. La quantité de couple transmis dépend de l'importance de la différence de rotation : lors d'un virage très serré en montagne, le couple moteur sera réparti de façon presque équitable entre les 2 essieux. Une petite virée sur une route enneigée ou un chemin boueux à souhait et au premier patinage des roues arrière, les roues avant prennent le relais sans que vous vous en soyez rendu compte. Et pour ceux qui voudraient aller plus loin, le Syncro est aussi équipé d'origine d'un blocage de différentiel arrière et (les tout-terrainneux apprécieront) d'un blocage de différentiel avant. Pas besoin d'un blocage de différentiel inter-ponts, il y a mieux : le visco-coupleur lui-même !

Notre Syncro est un TD 14" tôlé (modèle 251 JXS) de 1989, équipé d'une réhausse rigide en polyester de 35 cm, comme ceux qu'utilisait la Poste en Suisse. Il avait été aménagé par son premier propriétaire. Un aménagement classique, type "Westfalia", qui ne nous convenait pas vraiment. Rémi a donc tout refait.

Le nouvel aménagement intérieur

Intérieur en position jour Après avoir passé de nombreux mois à réfléchir et dessiné une trentaine de plans, la solution idéale a fini par émerger, sachant que nos contraintes étaient les suivantes :
- couchage et dînette pour 4 personnes avec lits semi-permanents pour les enfants
- WC chimiques, chauffage et possibilité de prendre une douche à l'intérieur
- autonomie en carburant de 1.000 km
- poste de conduite accessible 24 heures sur 24
- rien de visible à l'extérieur (hormis les panneaux solaires sur le toit)

Coin cuisine Une attention particulière a été portée à l'isolation et la ventilation. Le froid ne doit pas (trop) rentrer. La chaleur non plus. Nous n'avons donc que deux fenêtres double vitrage dans l'habitacle. La vitre arrière a elle aussi été changée au profit d'un modèle double vitrage. Quant à l'humidité, elle doit être évacuée au maximum : deux lanterneaux (dont un avec ventilateur) ont donc pris place sur le toit. Puis, la tôle ayant été mise à nu, l'habitacle a été isolé avec de l'isolant aluminisé mince et doublé de contreplaqué. Les meubles ont eux aussi été réalisés en contreplaqué (plus épais). Le tout a été peint en gris très clair pour avoir un maximum de luminosité tout en limitant un peu les risques de salissure.

Une estrade permet d'élever le plancher au niveau de la réhausse moteur sur toute la surface occupée par les tables et banquettes. Car il y a deux tables dans notre petit fourgon ! Une pour les parents, l'autre (à leur taille) pour les enfants. Un couloir central les sépare, permettant à chacun de se lever sans déranger les autres. Face à la porte latérale, il y a un bloc cuisine équipé d'un évier et de 2 feux gaz. Le meuble sous-évier abrite le frigo à compression, une bouteille de gaz propane "Cube" de 5 kg, le chauffage à gas-oil et le chauffe-eau qui lui est accouplé.

Intérieur en position nuit L'espace entre la porte latérale et le frigo sert de bac à douche. Celui-ci a aussi été fabriqué par Rémi (sur mesure en inox) et le WC chimique (normalement rangé sous le siège à gauche en entrant) coulisse dessus pour utilisation.

L'ensemble composé des 2 tables et des sièges-coffres permet le couchage des parents (avec une rallonge du côté de Rémi). Le dossier de la banquette arrière pivote vers le plafond pour servir de lit à Elisa. Enfin, Samuel est installé à l'arrière, au-dessus de la réhausse moteur.

Banquette avant Les sièges conducteur et passager étaient des modèles type Pullman, en velours, avec accoudoirs relevables... qui avaient plus leur place dans un salon que dans un véhicule tout terrain. De plus, l'assise était trop molle pour ce genre d'utilisation. Bref, ils ont vite disparu au profit d'un siège de fourgonnette d'origine VW pour celui du conducteur (très ferme et qui maintient bien les reins, j'aime...) et d'une banquette multipositions fabriquée sur mesure en Argentine. Celle-ci permet d'accueillir un enfant devant.

Nous avons un petit réservoir de 20 l pour les eaux usées. Les deux réservoirs d'eau propre (contenance totale de 100 l) sont fixés à l'intérieur, côté gauche, sous la table des enfants. Toutes les masses sont donc au niveau du plancher, ce qui permet d'avoir un centre de gravité relativement bas afin de limiter les mouvements de carrosserie lors des franchissements.

Deux panneaux solaires fixés sur le toit alimentent une batterie supplémentaire pour l'habitacle.

Préparations diverses

Le Syncro est chaussé de pneus LAURENT (seul rechapeur agréé par MICHELIN) LC M+S 4 en 195/75 R 14 (pas facile à trouver car ce pneu n'est plus fabriqué par Michelin dans cette taille). Peut-être le meilleur compromis route/piste/hors-piste. Ils sont résistants à la charge grâce à leur structure camionnette (8 plis) ce qui limite l'usure et évite bien des crevaisons et éclatements.

Lit de Samuel Fidèles à notre habitude, nous avons deux roues de secours : l'une dans le carter-luge avant et l'autre entre le capot moteur et le lit de Samuel.

Nous avons bien sûr 4 paires de chaînes à neige en X à maillons carrés pour repousser encore les limites de la bête. Pour la neige, mais aussi et surtout pour la boue un tant soit peu épaisse, lorsque les pneus ne débourrent plus... Finies les glissades latérales au fond de l'ornière. Le véhicule va où VOUS voulez, pas où IL veut.

Les ressorts arrière ont été changés au profit de modèles renforcés faits sur mesure par STRS afin d'avoir une garde au sol en pleine charge similaire à celle du véhicule à vide.

Afin d'augmenter l'autonomie (et de pouvoir éventuellement éviter les centres urbains), un réservoir supplémentaire de 40 litres a été fixé sous le plancher avec une pompe électrique (de BMW, disponible dans toutes les bonnes casses automobiles) pour transvaser le gas-oil dans le réservoir d'origine. Avec notre jerrycan de 20 litres, nous avons un total de 130 litres. De quoi faire plus de 800 km de très mauvaise piste (boueuse ou caillouteuse). Eh oui, seulement 15 l/100 km ! Nous avons 1200 km d'autonomie sur bonne piste (10-11 l/100 km) et 1400 km sur le bitume (9 l/100 km).

Filtre et réchauffeur à gasoil Le support de filtre à gas-oil d'origine a été changé pour un modèle équipé d'une pompe manuelle. La nouvelle cartouche filtrante se trouve partout dans le monde, coûte beaucoup moins cher et surtout, cela évite la purge au démarreur...

En prévision des températures peu clémentes (l'hiver sur l'Altiplano, il peut facilement faire -25°C), nous avons monté un réchauffeur à gas-oil qui fonctionne grâce à une thermistance en céramique. La résistance de la thermistance augmente au fur et à mesure que la température baisse. Le réchauffage du gas-oil est donc proportionnel à la température. Plus de risque de filtre colmaté lors des grands froids.

Afin d'éviter de se retrouver sur cales, de simples écrous antivol sur les jantes découragent le petit voleur. De même, un dispositif MUL-T-LOCK permet de bloquer le levier de vitesse en marche arrière. Une alarme couplée à la fermeture centralisée des portières et un beeper viennent compléter la protection.

Le visco-coupleur (élément principal de la transmission du mouvement moteur sur l'essieu avant) a été reconditionné et passé au banc d'essai pour vérifier la courbe de transmission du couple moteur.

Tiens, parlons-en du moteur ! C'est le point faible de ce véhicule : 1,6 l Turbo Diesel. C'est peut-être très bien pour une Golf, mais pour une camionnette de 2,5 tonnes en charge, cela manque cruellement de couple. D'autant plus que le maxi est perché à près de 2500 t/mn ! C'est pour cette raison que nous n'avons pas changé les jantes pour des 15" : le rapport final aurait été trop long et nous aurions perdu en capacité de franchissement. Mais bon ! Le moteur n'avait "que" 150 000 km au compteur au départ et marchait comme une horloge. Nous n'allions pas le changer pour si peu.

Au niveau des petits trucs qui apportent beaucoup, nous avons rajouté des déflecteurs sur les vitres avant et 4 bavettes caoutchouc pour éviter de crépire trop vite la peinture. Une clé de contact a également été fixée sous le châssis pour pallier tout oubli ou perte éventuels.

Bref, nous avons essayé de penser à tout...

Pour ceux qui veulent vraiment tout savoir

Qu'en pensez-vous ? Certains nous ont demandé pourquoi nous ne fixions pas les roues de secours à l'arrière et ne mettions pas une galerie pour libérer de l'espace intérieur. Nous préférons simplement voyager discret. Et pour ceux qui aiment le look baroudeur, qu'ils sachent que les bonnes galeries ne sont pas légion : vous n'imaginez pas le nombre de véhicules qui se font doubler par leur propre galerie sur la piste ! Et je ne vous parle pas de la tenue de route avec 5 jerrycans pleins, 2 roues de secours et une cantine métallique (soit plus de 200 kg) perchés à plus de 2,40 m du sol... Pour la même raison, nous avons supprimé le pare-buffles. Mal conçu, il nous aurait tout au plus occasionné des dégâts supplémentaires.

Si vous souhaitez à votre tour vous lancer dans l'aménagement de votre véhicule, Rémi vous livre tous ses secrets :
- isolation et aération
- installation électrique
- eau, hygiène et chauffage
- construction du mobilier

Enfin, comme un petit dessin vaut bien souvent mieux qu'un long discours, vous pouvez même jeter un oeil sur nos plans :
- vue de profil, côté bâbord
- vue de profil, côté tribord
- vue de dessus

Si après ça il vous reste encore des questions, il n'y a plus qu'à nous contacter !