Une famille autour du monde
 

MISSIONS HUMANITAIRES

 Sierra Leone 2005-2006
 Sri Lanka 2000-2001
 Angola 1996-1998

Sur les murs de Luanda

Compteur visiteurs

 

Humanitaire en Angola (1996-1998)

Au retour d'Amérique du Sud, en 1994, avec Samuel bébé, l'idée de reprendre notre vie "d'avant" était devenue insupportable. Il fallait trouver autre chose. Autre chose de plus utile.
Une dizaine d'années auparavant, suite à une formation de l'institut Bioforce de Lyon, Rémi était parti en mission humanitaire au Mali. Une expérience riche et marquante. Pourquoi ne pas recommencer ? Mais en famille, cette fois !
À l'époque, la chose n'était pas facile. L'humanitaire était encore presque réservé aux célibataires. Il nous avait fallu du temps et de la ténacité pour arriver à nos fins...

Fin mai 1996, c'est pourtant bel et bien à trois que nous avions pris l'avion pour Luanda, en Angola. Une ONG nous avait fait confiance. Rémi prendrait en main le service logistique ; Florence serait l'une des deux administratrices, celle en charge du traitement de la comptabilité et de la formation du personnel local.
À la maison, une employée venait garder Samuel et s'occuper de la cuisine. Il n'avait pas encore deux ans, ne parlait presque pas... et son oreille découvrait le portugais !
L'ONG qui nous employait était en phase d'expansion. Quatre bases existaient déjà mais deux seulement étaient opérationnelles. Une cinquième, puis une sixième ouvriraient pendant notre séjour. Globalement, le projet consistait à former des techniciens orthopédiques et des kinésithérapeutes capables de procéder à l'appareillage des personnes amputées par mines antipersonnelles. On fabriquait également des béquilles.
La vie à Luanda n'était pas des plus confortables. Coupures d'eau et d'électricité étaient récurrentes. Si deux réservoirs de 1.000 l nous permettaient de faire le plein lorsque l'eau arrivait (et de tenir lorsqu'elle n'arrivait plus), les lampes à pétrole étaient souvent de rigueur. Quant à nos déplacements, ils étaient très encadrés : personne ne pouvait partir seul sans emmener un talkie-walkie (le téléphone portable n'existait pas) et sans avoir quelqu'un en stand by au cas où.
Pourtant, tout cela ne nous pesait pas. L'ambiance dans l'équipe expatriée était bonne (nous étions cinq en capitale) et cela suffisait à rendre la situation plus que supportable. D'ailleurs, très vite, nous avons décidé d'agrandir la famille. C'est donc à Luanda qu'Elisa a vu le jour, un an après notre arrivée.

Le temps d'aller la présenter à ses grands-parents paternels, alors en escale à La Réunion, et une deuxième année de mission commençait pour nous. Les six bases étaient désormais opérationnelles. Les besoins en approvisionnement étaient énormes, entraînant une quantité impressionnante de travail pour la logistique : achats sur place, mais aussi en Afrique du Sud et en Europe, avec les inévitables problèmes et délais liés au dédouanement.
À l'administration, nous étions toujours deux expatriés mais la comptabilité était désormais entièrement gérée par le personnel national (trois personnes à temps plein) ce qui devait permettre à Florence de se consacrer plus particulièrement à la gestion des ressources humaines.
À notre départ, en août 1998, le service logistique était bien rôdé et le deuxième poste d'administrateur expatrié pouvait être supprimé. Une vraie réussite en termes de formation et d'autonomisation.
Quant à nous, qui fêtions tout juste alors nos dix ans de vie commune, nous repartions avec un fils de quatre ans qui parlait le portugais plus couramment que le français (grâce aux journées passées à la crèche du quartier) et une petite fille de 14 mois qui se trémoussait sur les airs de kizumba... grâce aux heures passées à danser sur le dos de sa nourrice !