Une famille autour du monde
 

MISSIONS HUMANITAIRES

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 Angola 1996-1998

À Colombo

Compteur visiteurs

 

Le 04/02/2001 : petite soirée entre amis

Aujourd'hui, c'est la fête nationale du Sri Lanka. Des festivités ont eu lieu ce matin : défilé, discours... Nous nous sommes évidemment tenus à l'écart : participer à ce genre de rassemblement de personnes à connotation politique est fortement déconseillé, pour cause de "suicide bombers". L'UNP, principal parti politique de l'opposition, fête le 43ème anniversaire de l'indépendance à sa manière : une marche de protestation contre le parti au pouvoir partait aujourd'hui de Kandy pour arriver jeudi prochain à Colombo. Le gouvernement avait bien tenté de l'interdire mais la haute cour de justice a décidé que ce n'était pas légal.
Dans le nord-est, les combats restent rares. Le 24 décembre, le LTTE avait déclaré un cessez-le-feu unilatéral d'un mois. Pendant un mois, l'armée a continué ses attaques. Dès le 22 janvier, les policiers et les militaires se sont multipliés dans les rues : tout le monde s'attendait à ce que la fin du cessez-le-feu fasse du bruit. Il n'en a rien été : ce fameux cessez-le-feu a été renouvelé pour un mois. Le point de vue du gouvernement, c'est que le LTTE est à genoux et ne peut plus se battre. D'autres disent qu'ils attendent une livraison d'armes qui a du retard. L'avenir nous dira qui a raison.
Rudran et Samuel Notre seul déplacement aujourd'hui aura été pour emmener Samuel à l'hôpital. Je vous rassure tout de suite : il n'y a rien de grave ! Mais vendredi soir une petite fête s'est improvisée au bureau : Suhantan a acheté de l'arrack (l'alcool local, à base de coco) et du Sprite et tout le monde s'est retrouvé dans la salle des chauffeurs à boire un coup. L'histoire s'est un peu éternisée. A 19h30, comme Asok (le chauffeur du touk-touk) repartait acheter à boire, on a proposé de continuer à la maison, histoire de libérer Kavita. Suhantan, Asok, Mahendran (le cuistot), Oscar et Rudran (un chauffeur) sont venus. Rudran avait déjà bien bu. Il s'est mis à chahuter avec les enfants et tout aurait pu bien se passer s'il n'était pas (mal) tombé sur la jambe droite de Samuel. Rudran n'est pas très grand mais il se porte bien et il doit bien peser ses 90 kg. Inutile de dire que le jeu a tourné court...
Le lendemain matin, Samuel avait toujours mal et ne pouvait pas s'appuyer sur son pied. Il ne peut toujours pas, d'ailleurs... Hier soir, comme ça ne s'arrangeait pas, on l'a emmené à l'hôpital faire une radio : rien de cassé. C'est déjà ça. Mais les problèmes de genou, dans la famille, on a déjà donné ! Bref, ce matin, consultation avec un chirurgien orthopédique qui nous a laissé le soin de décider si, oui ou non, il fallait lui mettre un plâtre. En gros, il ne nous a pas donné l'impression d'être très fixé. Dans le doute, on a préféré laisser les choses dans l'état. Demain, on va se procurer des béquilles et jeudi après-midi on retourne en consultation. En espérant que ça ira mieux d'ici là...
Vendredi soir, Manuel nous a rejoints quelques minutes seulement. Juste assez pour récupérer Mahendran et le ramener chez lui, complètement saoûl... En l'espace de cinq minutes, il est passé d'un état a priori normal à un état où il n'était même plus fichu de tenir debout ! Il faut dire que ses arrack-Coca contenaient beaucoup plus d'arrack que de Coca... Suhantan étant finalement rentré chez lui, il ne restait plus que Rudran, Asok et Oscar pour dîner avec nous. Et il a fallu attendre la fin du repas pour que Asok nous rappelle que le vendredi est jour de jeûne pour eux... Je lui ai demandé pourquoi il ne l'avait pas dit plus tôt : apparemment, il a eu peur qu'on se vexe s'il ne mangeait pas ! Et puis, c'était la première fois que des expats l'invitaient à manger chez eux et il ne voulait pas rater ça...
Rudran, lui, était bien loin de ce genre de considérations. L'alcool aidant, il avait déjà agressé un peu tout le monde dans la soirée. Cela dit, il y avait certainement des vérités dans ce qu'il nous a dit, notamment au sujet des gens qui "font du business avec l'argent de l'ONG". Les deux personnes qu'il nous a citées sont des gens pour lesquels on a de toutes façons des doutes... Une employée locale (qui lui aurait dit de ne pas boire d'arrack avec nous parce qu'il allait "encore dire la vérité") et un expat. Le problème, dans ce cas, c'est que l'amalgame se fait vite : si un expat n'est pas clair, c'est toute l'ONG qui en prend un coup... Oscar, lui, n'a rien compris : Rudran a commencé à l'accuser de tout et n'importe quoi. Pourtant, quand il était au Sri Lanka l'année dernière ils ont dû se croiser cinq minutes ! Bref, Rémi les a ramenés au bureau vers 23h30. Asok rentrait chez lui à moto et devait raccompagner Rudran. On verra comment ils vont demain...
À l'école, tout va bien. Samuel assimile tout avec une facilité déconcertante et son maître nous a déjà dit qu'il pourrait tout aussi bien ne pas faire de CE1. Quant à Elisa, elle apprend à écrire son nom et s'intéresse de plus en plus aux lettres. Ses dessins commencent à ressembler à quelque chose et elle compte jusqu'à 20 sans (trop) se tromper. Tous les deux sont invités régulièrement chez des copains, l'après-midi après l'école. Ce qui nous gêne un peu, dans la mesure où nous pouvons difficilement renvoyer l'ascenseur puisque nous ne sommes pas à la maison... À part ça, aux dernières nouvelles (qui datent du 15 janvier) Elisa mesurait 99,5 cm et Samuel 1,11 m.
La semaine dernière, je suis allée à Batticaloa (côte est) pendant deux jours, plus un jour de trajet pour y aller et un jour de trajet pour en revenir. Raj, l'administrateur local, se retrouvait pour la première fois de sa vie avec toute la compta à traiter, les contrats du personnel à refaire et Boris (le log/adm qui était en vacances tout le mois de janvier) ne l'a jamais vraiment formé. Du coup, il était un peu perdu ! Je lui ai donc donné un coup de pouce. J'en ai profité aussi pour rencontrer le "contractor" : l'entrepreneur qui est chargé de la réhabilitation de l'hôpital pour le gros oeuvre. Les relations entre Boris et lui ne sont pas claires. Les paiements sont encore moins clairs : pour des sommes allant jusqu'à près de 60.000 FRF, je n'ai pour tout justificatif dans la compta qu'un petit reçu sans aucun détail ni facture attachés. Les connaisseurs apprécieront... Tous les mois, je répète à Boris que ça ne suffit pas, et rien ne change. J'ai donc décidé de m'adresser directement à l'entrepreneur. Qui m'a dit ingénument qu'il ne recevait même pas la totalité du montant inscrit sur les reçus, puisque certaines factures de matériaux venaient en déduction. Or, j'ai aussi tout un tas de factures de matériaux dans la compta, qui s'ajoutent au reçu au lieu de s'en soustraire. Quand je vous dis que tout ça n'est pas clair !
La semaine dernière, on a essayé de faire, avec Manuel, un planning prévisionnel de tous nos déplacements jusqu'en juin. Eh bien, ce n'est pas évident ! Etablir un calendrier qui permette aux quatre expats de Colombo d'aller partout, en tenant compte des passations à faire sur les projets et sachant qu'il faut laisser le temps aux expats de province de souffler entre deux visites, sans parler des contraintes personnelles de chacun (Rémi et moi voulons pouvoir prendre des vacances en même temps que les enfants, Manuel ne veut pas quitter Colombo en avril puisque sa femme va accoucher ce mois-là), ça frise l'impossible. D'ailleurs, on n'a pas encore réussi à tout mettre au point !
À part ça, on a arrêté notre décision de ne pas prolonger. Notre fin de mission est donc prévue fin juin. Marina va partir fin juillet. Du coup, Manuel veut partir fin août. Toute l'équipe de capitale renouvelée en l'espace de deux mois : ça ne va pas être évident pour les suivants...

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